•  

     

    - Tu n'as pas le droit de faire ça ! S'énerva un garçon aux yeux verts.

    La pluie retentit plus fort en cet instant. Les deux jeunes hommes qui se retrouvaient dans ce vieux parc abandonné étaient trempés de la tête aux pieds.

    - Demande-moi n'importe quoi d'autre mais pas ça je t'en pris !

    Il aurait été près à se mettre à genoux pour ça, il aurait fait n'importe quoi. Mais les yeux bleu du jeune homme en face restaient impassibles, sans sentiments. Il ré-expliqua la situation, espèrant qu'il comprendrait mieux les enjeux.

    - C'est pour son bien. Rajouta-t-il.

    Nathan hocha la tête, après tout, il lui devait bien ça de toute façon. Même s'il allait avoir mal au cœur, même s'il n'aurait plus de raison de vivre, même s'il l'aimait à en crever. Il n'avait pas d'autre choix en cet instant.

     

    « Every day I shock, shock, Every night I shock, shock. » mmmh...mmmh

    « oh oh oh tonight so so crazy... Come back back back to me... »

    Je suis tellement heureuse que je chante, toute seule dans ma chambre, la brosse à la main. Nathan, Mikaël, ma mère, Nicolas, mon père et moi allons dîner au restaurant ! Au début j'étais stressée, mais si mon père voulait que Nathan vienne c'est qu'il a dû accepter notre relation ! Je suis tellement heureuse !

    Je portais une robe bleue, qui repartait à la taille avec un joli volume. Elle retombait le long de mes pieds avec de jolies détails argentés et fleuris au bout de la robe, détails qui surplombaient aussi le buste. Mes cheveux blonds avaient été bouclés et relevés en un chignon compliqué, laissant échapper quelques mèches. Je portais le collier de Nathan accompagné d'un bracelet discret en argent. Une touche de mascara, un trait de crayon, du gloss et me voilà prête.

    Ce fut Mikaël qui m'accompagna, et après m'avoir complimenté, il se perdit totalement dans ses pensées.

    - Qu'est-ce qui ne va pas ? demandais-je alors.

    - Je vais bien, me sourit-il, je me disais juste que tu vas faire des jaloux habillée ainsi.

    Il mentait, bien sûr qu'il n'allait pas bien, mais je me contentais de replonger mon regard de l'autre côté, s'il ne voulait pas m'en parler aujourd'hui, j'insisterais encore demain.

     

    Nathan s'était habillé avec un costard que lui avait prêté Mikaël. Il se sentait terriblement ridicule dans cette tenue dont il n'était pas habitué. Pourtant il était drôlement mignon avec sa chemise et ce pantalon noir. Il était arrivé dix minutes en avance de peur d'être en retard, et il ne fut pas déçu quand il vit Ambre débarquer. Il resta bouche bée pendant au moins une minute sous le rire cristalline de sa princesse qui rougissait légèrement. Il s'approcha d'elle et lui susurra à l'oreille avec ce petit sourire en coin dont lui seul avait le secret :

    - Tu es magnifique...

    - Merci... Tu es très élégant habillé comme ça.

    - Arrête j'ai l'air d'un pingouin.

    Ambre explosa de rire à cette remarque et Mikaël leva un sourcil :

    - Je m'habille toujours ainsi je te rappelle.

    - Mais ça te va bien à toi ! S'écria Nathan, essayant de trouver une parade.

    Ils se mirent à rire tous les trois et attendirent sous le ciel sombre, sans aucunes lumières apparentes, les autres invités.

     

    Nathan ne faisait que de me complimenter discrètement à table et il se moquait de moi car je rougissait sans cesse sous l’œil avisé de mes parents. Il m'énervait tellement que je lui écrasai le pied avec mes chaussures à talons argentés.

    - Aïe !
    Un silence retentit dans la salle et il s'excusa timidement en rougissant, ce qui donna un fou rire général, en tout cas pour moi, Mikaël, Nathan et Nicolas. Mes parents restaient de marbre et je me demandais quand ils allaient se décoincer un peu.
    Je m'approchais de Nathan et lui murmurai quelque chose que seul lui pouvait entendre :

    - Tu es magnifiquement craquant dans cette tenue mon petit pingouin adoré...

    Ses joues s'empourprèrent et il arrêta de me complimenter de toute la soirée, seulement à la condition que j'arrête de l'appeler « mon petit pingouin ». Tout fut décidé ainsi.

    Au dessert, mon père prit sa coupe de champagne et se mit debout avec cet air sérieux que je haïssais tant.

    - Bien, alors il est temps de parler du motif de cette réunion.

    Je haussais un sourcil, en voyant que le visage des autres garçons se fermaient totalement. Ils étaient donc tous au courant du « pourquoi » sauf moi, ce qui m'énervait.

    - Ambre, un garçon est venu me demander ta main.

    Je lançais un regard vers Nathan qui baissa la tête, ce n'était donc pas lui. Je serrais les points.

    - Et Nathan a donné son accord pour arrêter toutes formes d'approches avec toi plus qu'amicales si tu épousais ce garçon à la place de Grégoire. Mikaël aussi était entièrement d'accord.

    Je respirais lentement sentant une étrange colère monter en moi.

    - Tu es donc officiellement à partir de ce soir, la fiancée de Nicolas.

    - Ouah... soupirais-je.

    Tous les regards étaient à présent portés sur moi.

    - J'aurais jamais pensé que ça ferait aussi mal.

    Je pris mes affaires, ce qui se résumait à un petit sac en argent et sortis dehors, courant à perdre halène vers un endroit où je pourrais être seule. Je m'effondrais plus loin, me laissant glisser contre un arbre, ayant atterri dans un parc.

    - Je peux t'expliquer ?

    Cet voix retentit comme un boulet de canon, comme un poignard dans le cœur. Je n'avais qu'une envie c'est qu'il me laisse seule.

    - C'était soit Nicolas, soit Grégoire.

    Jamais je n'épouserai l'un de ces deux garçons, parce que je ne les aimais pas !

    - Nicolas a dit qu'il te protégerait, qu'il ne te forcerait pas à l'embrasser, et rien d'autre.

    Ah, la belle chose ! ET alors putain de merde ! Je m'en fous de sa gentillesse, depuis le temps qu'il me court après, il n'a toujours pas compris ? Je ne l'aime pas !

    - Ton père t'aurait forcé à te marier, alors je préfère que ce soit avec lui.

    - Mais tu comprends rien, m'écriais-je, je m'en fous de mon connard de père, je m'en fous de Nicolas ! J'aurai tout fait pour échapper à ce mariage !

    - NON ! Hurla Nathan à son tour, tu n'aurais pas pu l'éviter ! Ton père t'aurait déshérité avec ton frère ! Il vous aurait mis à la porte ! Il aurait menacé de me tuer, et tu aurais épousé Grégoire... Et lui, il t'aurait forcé... à...

    Je baissais la tête, sachant pertinemment qu'il avait raison. Lune de miel, quoi.

    - Je vais pas y arriver, Ambre.

    Je levais les yeux vers lui, me noyant à nouveau dans son regard que j'aimais tant.

    - Je ne pourrais pas rester proche de toi sans avoir envie de te serrer contre moi, de t'embrasser. Je t'aime Ambre. Je t'aime vraiment. Et je ne suis pas assez fort pour te regarder aux bras de quelqu'un d'autre.

    Je restais de marbre, sous cette déclaration que j'espérais tant, mais qui sonnait à présent comme une souffrance. Voyant que je ne réagissais pas, il commençait à partir, mais je le rattrapai bien vite en lui saisissant la main.

    - Nathan... Je t'aime...

    Il se retourna pour me regarder et je sentais les larmes me monter aux yeux.

    - Je vais repartir en Amérique. Loin des yeux, loin du cœur, souris-je alors.

    - Ce proverbe est bien menteur... soupira-t-il.

    Il écarta une mèche de cheveux et encadra mon visage avec ses mains. Il s'approcha de moi et déposa ses lèvres sur les miennes. Je laissai entrer sa langue, qui me procura tout de suite une infinie chaleur tout en enroulant mes bras autour de sa taille. Ce baiser était divin, exquis. Mais en y réfléchissant bien, c'était un adieu. Et je haïssais ce baiser, autant que je l'aimais.

    A regret, nous nous détachions l'un de l'autre, il m’embrassa sur le front et me serra une dernière fois dans ses bras.

    - Tu pars quand ? Me murmura-t-il au creux de mon oreille.

    - Demain, je pense, soufflais-je contre son cou, tu viendras ?

    - Je ne pense pas.

    Mes yeux devinrent humides, et il le sentit vue qu'il me serra plus fort entre ses bras, ainsi logée contre lui, j'aurais pu y passer ma vie entière.

    Puis je me détachai de lui, il le fallait, la voiture de mon père venait d'arriver.

    - Adieu, princesse.

    Il s'inclina devant moi avant de me sourire avec un clin d’œil. Je rigolais et lui tirais la langue tout en me dirigeant vers la voiture de mon père.

    - Sois heureux, petit pingouin, lui criais-je.

    Avant que je ne rentre dans la limousine, il m'interpella, criant mon prénom. Je le regardais les yeux embués de larmes.

    - Essaye de l'aimer !

    Je refermais la porte avec un sourire. Oublier Nathan. Aimer Nicolas. Impossible.

    Mon « fiancé » et mon « père » étaient à côté de moi, mais aucun ne dit mot. Et c'est à cet instant que je fondis en larmes, ne cherchant même pas à rester digne. J'avais trop mal au cœur, serrant désespérément un collier entre mes doigts, priant pour que cette trop vive douleur s'arrête.

     

    Le jeune homme ne fit pas un pas de plus. Dès le moment où la voiture avait démarré et où il l'avait vu disparaître, il s'effondra au sol, ne pouvant plus tenir sur ses jambes. Il plaça la main sur son torse, se donnant régulièrement des coups, de plus en plus forts. Il avait trop mal au cœur, ce n'était pas dans ces circonstances qu'il aurait voulu annoncer ses sentiments à sa princesse. « Sa princesse » ? Elle ne l'était plus, elle n'était plus sienne. Cette pensée fit place à des larmes qui s'écoulèrent comme un océan salé le long de ses joues. Une main se plaça sur son épaule et il remarqua alors le frère de la fille qu'il venait de quitter , qui allait essayer inutilement de le réconforter.

     

    La limousine venait de s'arrêter et l'homme d'une quarantaine d'année sortit s'installer dans le salon, un verre de champagne à la main. Un sourire se dessina sur son visage, alors qu'il but une gorgée. Il desserra sa cravate et plongea ses yeux bleu-gris dans la pénombre de la nuit. Il continua de sourire bêtement, tout était enfin fini. La partie était terminée, et il avait gagné.

    Une femme aux cheveux sombres comme l'ébène, à la peau noire et aux yeux bruns foncés déboula dans la pièce sombre et jeta sauvagement son chiffon aux pieds du père d'Ambre.

    - Je démissionne. Si Ambre part, il n'y aucun intérêt à ce que je reste ici.

    Myriam, la nourrisse, devenue dame de compagnie d'Ambre s'apprêtait à sortir mais elle s'arrêta brusquement et se retourna vivement en pestant :

    -Vous êtes un monstre. Vous ne méritez pas d'être son père.

    N'importe quelle personne aurait sursauté à ces paroles, n'importe quel humain aurait pu avoir, ne serait-ce qu'une minuscule once de regret. Juste se remettre en question un instant. Mais l'homme ne bougea pas d'un centimètre, son visage restait totalement impassible, ne montrant pas la moindre émotion.

    Il grimpa doucement jusqu'à la chambre de sa fille et entrouvrit la porte pour voir ce qu'elle faisait. La jeune femme en question était installée devant la fenêtre, cette dernière étant ouverte. Elle levait la tête vers le ciel et elle pleurait. Encore et encore. Tous ses membres tremblaient alors qu'elle se mettait debout sur la fenêtre, son visage à présent tourné vers le bas. C'est à cet instant que son père déboula dans sa chambre et la rattrapa alors qu'elle sautait. Il la tenait difficilement par le bras et elle ne réagit pas, la jeune fille s'était évanouie.

    - Bordel... Elle a choisi le bon moment... protesta son père.

    Il la tira avec toute la force qu'il pouvait tenir et courut jusqu'en bas la portant telle une princesse. Il ordonna à son majordome de les conduire immédiatement à l’hôpital et de prévenir Mikaël, lui, il saurait comment la consoler.

     

    J'étais dans une chambre d’hôpital, je le savais sans même ouvrir les yeux, à cause de l'odeur. J'ai toujours trouvé que ces grandes pièces blanches émanaient une odeur étrange. Insupportable. Mais, la question n'était pas là. Je venais de causer du soucis en plus à mon frère et à Nathan. Car forcément, ils étaient tous les deux là, je les entendais discuter. Je réfléchissais à la manière dont j'allais m'excuser d'avoir fait une chose aussi idiote. Mais j'avais été tellement triste. J'ai tellement mal, je me sens faible, je n'ai qu'une envie c'est de pleurer. Je ne peux pas supporter ce mal qui me ronge et je ne sais même pas s'il va finir par disparaître un jour.

    Je me levais lentement et Nathan s'avança rapidement vers moi, je n'avais jamais vue un regard avec temps de sévérité. Mais je n'eus pas vraiment le temps de le regarder plus longtemps parce qu'il me gifla. Il me fallu d'ailleurs un certain temps pour comprendre qu'il venait de lever la main sur moi. Et il me serra dans ses bras très fort avant de se retirer et de me crier dessus :

    - Tu voulais mourir ! Ambre ! Franchement, c'est n'importe quoi, ne refait plus jamais ça ! Tu m'entends ? Plus jamais !

    - Je suis désolée, répondis-je désespérée.

    - Promets-moi !

    - Je le promets ! M'écriais-je en larmes.

    Il me serra à nouveau alors que la porte s'ouvrit à la volé pour laisser place à Nicolas et à mon père.

    - Ambre, hurla mon père en perdant son sang froid, ce qui arrivait rarement.

    Je levais la tête vers lui et il me gifla. Je me demandais combien diable j'allais m'en prendre aujourd'hui.

    - Ne refais jamais ça ! s'énerva mon père.

    - La faute à qui, marmonna mon petit ami... ex-petit-ami... petit-ami... j'en sais rien. Nathan disons alors.

    - Je te demande pardon ? S'étonna mon père en serrant les points.

    Ils commencèrent à se disputer et Nathan lui dit ses quatre vérités en face. Comme quoi, il était un mauvais père. Qu'il refusait le bonheur de sa fille. Sinon, j'avais horriblement mal à la tête. Oui, je sais on s'en fout, alors bref voilà ce qui s'est passé : Nathan a projeté mon père d'un grand coup de point contre la porte, Mikaël et Nicolas on essayait de les séparer, les médecins sont venus et ils les ont sorti. Enfin un peu de calme et de tranquillité... Le silence régnait dans la salle, deux jours de repos pour moi. Je profitais de cet instant de bonheur en solitaire pour penser doucement à la situation dans laquelle j'étais. Nathan, je l'aimais. Il m'aimait, du moins je pense. Nicolas a demandé ma main, pour mon bonheur. Bizarrement j'ai plus l'impression que le fait que ce soit pour mon bonheur n'est qu'une parade pour masquer la véritable raison, véritable raison que je n'arrive pas vraiment à mettre au clair. Mickaël, est bien c'est mon frère. Mais ça je suppose que tout le monde le sait, et qu'on s'en fiche, après tout il est là pour moi, c'est tout ce que je pouvais espérer de lui. Mon cœur se serra, mais je n'y fis plus vraiment attention la pensée de cette histoire me faisait mal, certes, mais mes yeux me faisaient tellement mal à cause de toutes mes larmes que je ne souhaitais plus qu'elles s'effondrent encore.

    J'attrapais mon téléphone et composait le numéro de Nathan.

    - Allô ?

    - Tu peux venir s'il te plait ?

    - J'arrive.

    Il raccrocha rapidement et quelques minutes après, il déboula dans la pièce s'installant à côté de moi et laissa le silence se propager entre nous, blanc que je coupais après un long moment.

    - Je ne veux pas épouser Nicolas.

    Je baissais la tête, parce que je savais que ma voix était tremblante et que mes yeux commençaient à pleurer.

    - Et si... on partait ?

    Je levais mon visage vers lui, signe d'incompréhension. Il m'attrapa les mains, le regard déterminé.

    - Je vais être transféré chez les parents de mon père. Ils sont compréhensifs, et d'une gentillesse incroyable... Il y a plusieurs chambres d'amis et on pourrait aller là-bas, au moins pendant les grandes vacances après le bac de français. En attendant que ton père se calme et change d'avis.

    - Tu ne comprends pas... répondis-je doucement en retirant mes mains, mon père n'a jamais changé d'avis. Et ce n'est pas aujourd'hui que ça commencera. Il a toujours été un homme froid, et distant. Il parvient toujours à ses fins. Toujours...

    - Pourquoi ne pas changer ça ? Demanda-t-il.

    - Nathan... m'étonnais-je en voyant ses larmes.

    - Pars avec moi.
    Je le regardais droit dans les yeux, et son regard me fendait le cœur et me rappelais à quel point je l'aimais. Oui parce que je voulais plus que tout être avec lui, peu importe les conséquences. Peu importe les autres.
    Je hochais la tête en souriant, et il m’embrassa sur le front avant de repartir, il allait prévenir Mikaël. Ça ne marcherait pas, je savais que mon père nous retrouverait. Et j'étais égoïste de lui laisser croire que nous nous en sortirons. Mais je l'aimais tant... et je voulais passer quelques temps avec lui, peut-être deux jours avant que mon père ne nous retrouve ? Une semaine au grand maximum. Je fermais les yeux pour laisser le sommeil m'emporter à nouveau espérant qu'en me réveillant tout ne serait qu'un cauchemar.

     

    Il la regardait alors qu'elle dormait tranquillement contre lui avec le roulement incessant de la voiture qui l'avait bercé. Il essayait d'imaginer un instant une vie sans elle, mais il n'y arriverait pas. A quoi bon aller en cours, s'il ne pouvait pas voir son sourire ? S'il ne pouvait pas l'entendre rire ? A quoi bon continuer à avancer s'il ne pouvait plus lui parler ? La serrer dans ses bras ? Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué... Il voulait simplement être avec elle, il ne demandait rien de plus, il l'aimait plus que tout au monde. Elle était tout pour lui et il pourrait lui donner n'importe quoi. Elle ouvrit légèrement les yeux et se redressa en s'éloignant de lui pour son plus grand malheur. Ambre lui sourit timidement en s'excusant de s'être endormi, mais elle lui avait plus accordé du bonheur qu'autre chose. La voir dormir, paisiblement, si fragile c'était un moment magnifique à ses yeux.

    - Ne me quitte pas... soupira-t-il en l'embrassant sur le front.

    Son visage se ferma un court instant avant qu'elle laisse échapper un sourire des plus étincelant. Mais peu importe ce sourire en cet instant, il lui avait fallu de voir sa réaction pour comprendre qu'elle n'y croyait pas. Qu'elle ne pensait pas qu'ils allaient réussir à être ensemble. Et cela lui avait suffit pour lui accorder le doute de leur fuite.

    - Tu penses que ça marchera ?

    - Bien sûr Nathan, répondit-elle optimiste.

    - Tu mens très mal tu sais.

    Elle le regarda un instant avant de se retourner vers la fenêtre, il savait qu'elle essayait pertinemment de trouver la force de lui avouer.

    - Mon père nous retrouvera.

    - Combien de temps, demanda le jeune homme blond soudainement.

    - Une semaine, deux peut-être. Avec un peu de chance trois.

    - Alors profitons juste, affirma-t-il tout en lui attrapant la main.

    Elle le regarda encore et encore, elle ne s'en lasserait jamais. Sa peau, son odeur, ses yeux, ses cheveux. Tout lui semblait magique, divin.

     

    Je l'aimais tellement, tellement fort que s'en était étrange. La maison de ses grands parents était magnifique, c'était une vieille demeure en pierre avec une petite ferme, et un jardin immense. Le village n'était pas grand et les gens ici avaient l'air tellement... heureux. Vivants.

    Les salutations se firent et la femme et l'homme qui étaient devant nous parurent extrêmement compréhensifs et d'une gentillesse si grande que s'en était irréel. Ils nous accueillirent avec joie, et nous nous mettions à table discutant de tout et de rien dans leur salle à manger pleines de vieilleries possédant une ambiance familiale inoubliable. Nos bagages furent installés dans deux chambres séparées et nous partions explorer la maison sous l’œil ravi des grands parents de Nathan. Après avoir enfilé des vieux vêtements nous avons été marcher dans la boue, nourrir les veaux, courir après les poules, ramasser des œufs, rattraper des lapins qui s'étaient enfuis.

    C'était un endroit vraiment magique, les occupations ici, pour des gens de haute société auraient paru débiles et sans intérêts. Mais c'était génial, drôle et tellement intéressant que une semaine venait déjà de s'écouler.

    Un soir après le repas alors que je m'étais couchée dans mon lit, un orage subvint me procurant une terreur effrayante. Quand j'entendis que le ciel se déchirer comme pleins de colères je me levais en sursaut et me dirigeais lentement vers la chambre de Nathan. Celui ci se redressa immédiatement lorsqu'il entendit sa porte grincer.

    -Je peux dormir avec toi ? Murmurais-je doucement.

    Il hocha la tête et je me glissais contre lui alors qu'il serra ses mains autour de ma taille. Il m'embrassa doucement et je prolongeais le baiser essayant de trouver sa langue, alors qu'il recula brusquement.

    - Qu'est ce qu'il y a ? demandais-je pendant qu'il tournait la tête.

    - Je veux pas brusquer les choses, mais si tu m'embrasses comme ça j'aurais du mal à... me retenir disons.

    Je rougis doucement et plaça ma tête contre son torse sentant ses bras se glisser à nouveau sur ma taille. Mes paupières se firent plus lourdes et je sentis que le sommeil me gagnait enfin.


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  • La réflexion


    Attablés par tant de questions,
    Dont on souhaiterait donner opinion,
    Nuls mots ne nous parviennent.

    Allongés, le regard fixe sur le ciel,
    Nous aimerions pouvoir nous envoler,
    Rejoindre ces nuages, déployant nos ailes,
    Mais nous restons impuissants face à la gravité.

    Alors, nous réfléchissons, impassible,
    Toute réflexions donnent  questions,
    Toutes questions donnent réflexion,
    A la mort, tout nous est accessible.

    Comme un virus sans remède,
    Comme un puzzle incomplet,
    On ne peut que crier à l'aide.

                                                                         

                                                                          - Aeshiro - 

     


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  • Le blanc

    Certains ont peur du noir, d'autres, comme moi, ont peur du blanc ...

    Couleur absolue,
    Sans nuances ni variations,
    Moments clefs de notre vécu,
    Que nous n'oublions.
    A l'aube, une chemise blanche,
    Qui descend jusqu'aux hanches,
    Juste une pure innocence,
    La robe de mariée, éternel accord,
    Puis vide et disparition de la conscience,
    Le muguet, hommage aux morts.
    Renaissance de la lune à l'Ouest,
    De nouvelles apparitions,
    Retournez vos vestes,
    Et faites attention.

                                                                                                < Elaina >
     

     # Comme toute création, ces écrits ont demandé un travail personnel et du temps, le plagiat est donc interdit. #


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