• Ce qui est invisible: Chapitre 4 Un amour au-delà des frontières

    Le magnifique paysage du ciel envahissait mes sens, mais en regardant en bas, l'apesanteur me prenait et la peur du vide se faisait. J'essayais de maintenir mes yeux sur Mikaël, mais à chaque moment je revenais sur cette hublot, sur ces nuages, et sur le vide. Mon grand frère m'avait attrapé la main et je lui souriais. Mais ce sourire n'avait aucun sens, ne représentait aucune joie. J'essayais juste de lui faire plaisir. Il avait essayé de m'aider, il avait tant changé. Mikaël était vraiment devenu le frère dont j'avais toujours rêvé.
    -Tout va bien se passer, Ambre, m'encouragea-t-il, tu devrais essayer de dormir un peu.
    Je hochais la tête, mis la musique à fond dans mes oreilles et fermais les yeux. Une chanson horrible arriva dans mes tympans. Celle qu'il m'avait fait écouter, « Hanging by a moment ». Les souvenirs de ce moi dernier me revinrent. Une larme s'échappa inconsciemment et je m'empressais de la faire disparaître. Malgré cela, je n'arrivais pas à changer de musique. Je voulais l'écouter. Encore, encore et encore. Je dirigeais mon regard vers les nuages, et me souvins de la fois où nous les avions observés, il m'avait assuré avoir vu un chameau avec des ailes. Je souris. Que de conneries. Je savais que je n'aurais pas dû m'attacher.
    On atterrissait enfin, le voyage avait été vraiment long. L'aéroport était bombé, je m'accrochais au bras de mon frère et nous cherchions tranquillement nos bagages. Une voiture nous attendait déjà à la sortie et je pouvais observer la ville de New-York, par la fenêtre de cette dernière. Nous sommes passés sur le splendide pont de Brooklyn, avant d'arriver dans une petite rue, où Mikaël possédait un magnifique appartement. Je m'installais dans la chambre d'amis, je n'avais presque rien amené comme vêtements, mes parents avaient déjà tout fait livrer ici.
    Demain j'allais découvrir mon nouveau lycée, n'est-ce pas ce que j'avais toujours souhaiter ? Changer de ville, partir de cette école infecte, quitter mes parents ? Étrangement maintenant j'aurais préféré rester là-bas. Je plaçais mon réveil sur ma table de nuit accompagné d'une photo de moi et Nathan, on l'avait prise lors d'une promenade au parc, un soir après les devoirs.
    Je me glissais dans mon lit et m'endormis rapidement, demain ce serait une longue journée, heureusement que je parlais couramment anglais. Mon nouveau lycée était aussi un établissement privé, bien évidemment, mais il y avait trois personnages presque aussi riche que moi. Je l'étais bien plus, mais Mikaël avait fait en sorte que les élèves ne l'apprennent pas. C'était deux garçons et une fille, dont je ne voulais surtout pas avoir à faire, quoi qu'il arrive.
    Le lendemain arriva plus vite que prévu, et après avoir revêtu l'uniforme scolaire, une jupe noire avec une chemise blanche et une cravate noire, accompagnées d'un collant de cette même couleur et des chaussures noires. Je pris un petit déjeuné calorique en riant avec mon frère qui se moqua du fait que j'allais prendre du poids. Une voiture m'amena devant l'immense bâtiment. Le trac commençait quand même à monter en moi, alors que je suivais le surveillant qui allait me présenter à ma nouvelle classe. La sonnerie retentit et je pénétrais dans cette salle, derrière le surveillant. Le professeur, une femme d'une quarantaine d'année avec de courts cheveux roux me présenta à la classe sous le prénom d'Ambre, sans mentionner mon nom de famille. Je partis m’asseoir au fond de la classe, le regard des autres pesaient sur moi. Je regardais le paysage par la fenêtre, puis la place vide à mes côtés. Cela me rappelait le jour ou il était arrivé. Je soupirais et sortis un stylos, c'était la première fois que je prenais des notes dans un cours, mais j'avais juste besoin de me changer les idées. Au milieu de la leçon, trois jeunes gens firent leur entrée, leurs uniformes avaient été changés, la fille avait une jupe beaucoup plus courte et plus vulgaire, de hauts talons et un décolleté plongeant malgré le fait qu'elle ne possédait pratiquement rien. Elle avait des cheveux noirs, une coupe au carré, ce qui ne la rendait pas vraiment belle avec sa peau blanche et qui ne mettait pas en valeur ses jolies yeux noisettes. Les deux autres étaient deux garçons. L'un, possédait de grands yeux noirs, et une peau blanche comme neige avec de magnifiques cheveux marrons attachés en une queue de cheval. L'autre avait des yeux bleus, des cheveux blonds et une peau toute aussi blanche.
    En pénétrant dans la classe, ils se dirigèrent vers leur place et ne s'excusèrent même pas auprès de la professeur. Je levais les yeux au ciel, quels sales gosses. La maîtresse de classe reprit son cours et je suivais, essayant d'écrire le plus possible. Alors que je levais les yeux de ma copie, deux grands yeux noirs étaient juste devant moi. Je sursautais et reculais rapidement, il me fit un grand sourire, les mains dans les poches :
    -Alors c'est toi la nouvelle ?
    Je hochais la tête, reprenant mon travail.
    -Je suis Jérémy, là bas c'est Nicolas, et la fille juste là c'est Jessica.
    -Enchantée, dis-je de façon monotone.
    Jessica s'approcha, balança ses cheveux en arrière et s'assit à côté de moi ,pensant, et Nicolas s'installa juste derrière moi debout. Leur présence me gênais fortement. Et ils m'énervaient vraiment.
    -Ton nom. Plaça la peste de service, me regardant hautainement.
    -Je te demande pardon ?
    -Elle veut ton nom, insista Jérémy.
    -Ne pourrais-tu pas me le demander poliment, pestais-je en me retournant vers cette fille croisant ses yeux noisettes.
    Jessica se leva brusquement hurlant que je lui parlais comme une chienne, et elle demanda à Nicolas et Jérémy de me frapper. Non mais je rêve ! Quelle peste !
    -Attends, souris-je, tu as peur de te casser un ongle alors tu n'oses pas me gifler toi même ?
    Elle était folle de rage, et tous les élèves présents dans la classe attendaient le moment où je me ferais frapper par les garçons. Mais Jessica balança sa main dans mon visage. Du moins elle essaya, vu que je l'interceptais d'une facilité remarquable. Je lui tordis le poignet, et la poussa au sol. Elle se releva étonnée et sortit en courant de la classe tout en claquant la porte. J'allais probablement en baver...
    Nicolas et Jérémy prirent leurs affaires, et après un sourire pour moi (d'ailleurs je n'ai vraiment pas compris pourquoi) ils sortirent de la classe. Je me rassis à ma table, écoutant à nouveau le cours.
    La journée, tout comme les deux semaines qui suivaient s'étaient déroulées sans vraiment d'autres incidents majeurs. Je ne m'étais fais aucun ami, et j'allais donc, au récré, heure de permanence et entre midi et deux dans une petite salle, que mon frère avait demandé pour moi. J'y avais un frigo, un micro-onde, un four, une petite table avec une chaise, un ordinateur et une télévision avec lecteur DVD. Je dessinais beaucoup, et cela permettait de me changer les idées.
    Au fil des jours et des semaines, un vide se creusait en moi, un grand trou noir dans mon cœur. Le premier mois s'écoula, et je n'avais aucune nouvelle de lui. Un soir en rentrant à la maison mon frère me passa le téléphone. J'espérais que ce soit lui, je priais pour ça en fait.
    -Allô ?
    -Ambre ? C'est Sophie, la mère de Nathan.
    -Oh ! Bonjour, m'écriais-je heureuse d'entendre sa voix, comment allez vous ?
    Un silence se fit à l'autre bout du fil.
    -Madame ? Insistais-je.
    -Non, je ne vais pas vraiment bien... Si je t'appelle c'est pour...
    Elle ne finit pas sa phrase, fondant en larme au téléphone.
    -Qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose est arrivé ?!
    -Nathan est à l'hôpital, fit-elle entre deux sanglots, quand il a appris ton départ, il a détruits tout ce qu'il trouvait. Oh si tu avais vu l'état de notre appartement ! Et il a recommencé à se battre, tapant toujours plus fort au fil des semaines. Et cette fois-ci, il s'est fait frappé trop fort et...
    Elle recommença à pleurer plus fort, mais je ne pus rien lui répondre. Je lâchais le combiner et je crois que j'entendis Mikaël m'appeler plusieurs fois. Mes yeux restaient fixés dans le vide. Je ne voyais déjà plus rien, juste des formes, une ombre et le noir complet.
    Je me réveillais dans mon lit, de la glace sur le front et Mikaël à mes côtés. Il m'obligea à rester couchée. Et les larmes se mirent à couler à flot sur mes joues sans plus pouvoir s'arrêter.
    -Ambre, ça va aller ce n'est rien, il sera sortit d'ici demain j'en suis sûr.
    Je n'arrivais pas à répondre tellement je pleurais, je crois que j'avais vraiment retenu mes larmes beaucoup trop longtemps.
    -Je dois partir deux jours. Tu restes au lit, de toute façon dans trois jours ce sont les vacances, tu peux déjà les prendre maintenant, tu as besoin de dormir. Une femme s'occupera de toi.
    Je hochais la tête, il m'embrassa sur le front et sortit de l'appartement.

        Mikaël se dirigea vers l'aéroport de New-York, le vol dura longtemps, mais il n'avait qu'une idée en tête. Arrivé à destination, il marchait dans de vieilles rues délavées s'arrêtant devant un tout petit appartement immonde. Il gravit les marches et toqua à la porte à moitié défoncée déjà. Ce fut une femme sans sourire  qui lui ouvrit et le fit rentrer. Il lui demanda plusieurs renseignements et se dirigea vers l'hôpital du quartier, là bas il marcha jusqu'à la chambre 113. Un jeune homme couvert de pansements et le visage bien amoché regardait un match de foot à la télévision.
    Quand il tourna le regard et qu'il vit quelle était la personne qui venait lui rendre visite, son visage se ferma :
    -Qu'est-ce que tu veux, grommela Nathan.
    -Il faut que tu arrêtes tout ça, tu as vu dans quel état tu es ? Ta mère s'inquiète pour toi, répondit Mikaël calmement.
    -Je fais ce que je veux, pesta-t-il.
    -Ambre l'a appris.
    -Et quoi ? Se souvenait-elle au moins de moi ? Va-t-elle venir me faire la morale et disparaître à nouveau sans même me dire au revoir ?! S'énerva Nathan.
    -Elle s'est évanouie, expliqua le frère d'Ambre.
    Le jeune homme assis sur le lit d'hôpital tourna immédiatement la tête vers son auditeur :
    -Elle va bien ?
    -Ambre avait presque 40 de fièvre et elle est restée au lit pendant deux jours entiers, rétorqua Mikaël, et elle a fondu en larme.
    Un silence se prolongea entre les deux jeunes hommes et Nathan baissa le regard emplie de tristesse.
    -Tu devrais arrêter, quand tu te fais du mal, tu lui en fais aussi.
    Mikaël pensait que tout cela allait fonctionner, il était sûr que Nathan arrêterait ses folies au moins pour Ambre. Mais le jeune homme en face de lui se mit en colère :
    -Je suis sûr qu'elle n'en a rien à faire. Elle est juste malade c'est tout, rien à voir avec moi, elle m'a complètement oublié ! En un mois elle ne m'a pas appelé une seule fois !
    -Oui mais...
    -Dégage d'ici ! Je ne veux plus te revoir ! Ni toi ni elle ! Jamais ! Cria Nathan.
    Mikaël sortit désespéré de l'hôpital, il voulait protéger sa sœur, mais il avait échoué.
    Le jeune homme, toujours dans la chambre, seul à présent, avait les yeux perdus dans la contemplation du vaste ciel bleu, se disant qu'Ambre regardait peut-être ce même ciel elle aussi. A la pensée de ce prénom, tous les souvenirs lui remontèrent à la tête, cette fille si belle, avec ses grands yeux bleus-gris, ses longs cheveux blonds, son magnifique sourire. Elle lui avait permis de se contenir, d'arrêter de s'énerver pour un rien. Mais elle était partie sans rien dire, et il ne la reverrait jamais. Ses yeux devinrent humides et il se leva, balançant le plateau de nourriture sur le mur et dégommant la table basse. Il frappait le mur de plus en plus fort, jusqu'à ce que le sang jaillisse de ses doigts. Il se laissa ensuite glisser contre ce même mur, les larmes coulaient à présent sur ses joues.

        Je me levais, une envie de regarder les étoiles me prenais. J'observais le magnifique ciel qui se déroulait sous mes yeux, avec la sublime lueur de la Lune. Pourquoi avait-il fait ça ? Je soupirais, que devais-je faire ? Je regardais cette astre éblouissant dans le ciel espérant probablement une réponse.
    -Peut-être devrais tu aller le voir ?
    Mikaël était revenu de son voyage, mais ne m'avait pas dit ou il était partit. En rentrant c'était la seule phrase qu'il m'avait sortit, et il recommençait encore maintenant.
    -Si nos parents l'apprennent ? Demandais-je.
    -Je leur assurerais que tu es ici.
    Je me mordis les lèvres, nos parents contrôlaient les appels, les courriers, tout. Est-ce que je pouvais me permettre d'aller le voir sans rien risquer ?
    -Tu as déjà revêtu une perruque non ? Recommence, et tu sortiras par la porte de derrière, expliqua mon frère.
    -Quelle porte de derrière ? M'étonnais-je.
    -C'est une sortie de secours que j'utilisais pour que les parents ne soient au courant de rien. Mais il ne faut pas l'utiliser souvent, sinon il risque de repérer la supercherie.
    -Mikaël, m'exclamais-je, tu es génial !
    Il me sourit et je lui sautais dans les bras, je me changeais rapidement, enfilant une jupe gothique, une longue veste à capuche noire, un haut gothique, un collant troué et une longue perruque noire. Je maquillais mes yeux et mes lèvres de couleurs obscures, plaçant un collier en tête de mort et de même pour les bracelets.
    J'avais pris un sac d'affaires gothiques aussi, j'espérais rester deux trois jours au maximum. Je me dirigeais vers l'aéroport en taxis et je payais le garçon au volant à l'arrivée. La peur au ventre, je me dirigeais vers le grand appareil,  tout se passerait bien, même si j'étais seule. Après tout ce n'était rien... Je regardais la Lune encore présente.
    -Aide-moi...
    Je fermais les yeux, inspirais profondément. Le départ se fit et je sentais le stress monter en moi. Je haïssais être en l'air, et je me demandais ce qui me faisait le plus peur. Le fait de revoir Nathan, ou cette histoire de vol.
    Après une heure en l'air, une turbulence se fit sentir dans l'avion et la terreur montait chez les passagers. Elle me prit aussi. Puis deux hommes en noir, s'installèrent à côté de moi, j'étais tellement crispée sur mon siège que je ne les avais pas remarqué. Avant même que je puisse faire un mouvement, ils me placèrent un mouchoir sur la bouche, j'essayais de me débattre tant bien que mal, mais le produit m'affectait déjà et je m'endormais doucement.

        La femme aux cheveux bruns attendait le retour de son fils dans le salon. Elle était là, au sol, le journal dans la main, les larmes coulaient sur ses joues. Pourquoi cela lui arrivait ? N'était-il pas déjà assez malheureux ainsi ? La porte s'ouvrit, et son fils, couvert de bandages encore, pénétra dans la cuisine. Il vit sa mère, effondrée sur le sol, et se précipita vers elle. Elle lui tendit le journal. Et il regarda la première page : Le crash d'un avion de New-York qui devait arriver à destination à Paris dans la matinée. Il ne comprenait pas.
    -Mikaël m'avait dit qu'il enverrait Ambre ici... Et elle était censée venir avec cet avion, expliqua la mère du jeune homme.
    Il ne bougeait plus, tous ses muscles se bloquèrent instantanément.
    -C'est pas vrai, hein ? Demanda-t-il.
    Sa mère ne répondit pas.
    -Non, tu mens, c'est une blague. Affirma Nathan.
    -Je ne mens pas, je suis désolée...
    Elle voulut lui caresser la joue, le rassurer, mais il se leva brusquement en lui hurlant dessus. Il criait que ce n'était pas vrai. Il balançait et frappait tout ce qu'il pouvait dans l'appartement et Sophie le laissa faire. Il en avait besoin.

        J'avais une horrible douleur à la tête, qu'est-ce qui c'était passé déjà ? Je n'arrivais pas à me souvenir. Quel était mon nom ? Qui j'étais ? Pourquoi étais-je ici ?
    Ambre. Oui, je m'appelais Ambre. Ambre Renard. Ma famille était riche. J'avais un grand frère... Mikaël. J'étudiais en Amérique. Quoi d'autre ? Pourquoi avais-je l'impression d'avoir oublié quelque chose ?
    -Ambre tu vas bien ?
    Mon frère venait d'arriver, je hochais la tête et il s'excusa.
    -Les parents t'ont suivi, je n'avais pas prévu ça...
    -Suivi ? Pourquoi ? Le questionnais-je.
    -Tu devais aller à Paris, tu voulais voir Nathan, s'étonna Mikaël.
    -Nathan ? Qui est Nathan ?
    -Tu as oublié ?! S'exclama mon frère.
    Des bruits de pas se firent entendre et coupèrent notre conversation. Mon père venait d'arriver, et un jeune homme avec des yeux sombres, une jolie peau blanche et de magnifique cheveux noirs accouru vers moi.
    -Tu vas bien, ma chérie ?
    -Chérie ? Répétais-je hébété.
    -C'est moi Grégoire, je suis ton fiancé, tu ne te souviens pas de moi ?
    -Je suis désolé, je...
    -Son fiancé ! Répéta Mikaël hors de lui, ça va pas la tête !
    Il tira Grégoire en arrière, alors que trois hommes attrapèrent mon frère, mon père voulait lui parler en privé, du moins c'est ce que j'avais compris. Ils nous laissèrent seuls, moi et ce Grégoire.
    -Si tu ne te souviens pas de moi, on peut toujours tout reprendre à zéro.
    Qu'est-ce qu'il est aimable et gentil ! Pourtant j'avais l'impression qu'il manquait quelque chose.
    -Je ferais de mon mieux pour me rappeler de toi.
    D'après lui je faisais un voyage pour passer les vacances chez ma mère et je m'étais évanouie dans l'avion. Nous nous dirigions vers la maison. Je portais une jolie robe blanche, avec des chaussures à talons et de magnifiques bijoux. Mais n'était-ce pas un peu trop ? Je secouais la tête, pourquoi avais-je pensé ça ? Nous mangions en famille et je riais beaucoup avec Grégoire, puis nous passions l'après-midi ensemble. Je m'entendais bien avec lui, mais je me demandais quand même comment cela se faisait que j'étais sa fiancée. Le soir, j'avais besoin d'une petite ballade nocturne, seule. Je partais donc marcher, tranquillement sous le ciel couvert de nuage, aucune étoile n'était présente et la Lune était presque invisible. J'oubliais quelque chose. Mes jambes se dirigèrent toutes seules vers un parc, et je m'assis sur une balançoire qui se trouvait là-bas. Cette balançoire me paraissait étrangement familière. Un flash me revenait, des rires, ici même. Mais avec qui ? Quand ? Le visage de Grégoire m'apparut, était-ce lui la personne dont il fallait que je me souvienne ?
    -Ambre ?
    Je me retournais pour voir débouler une femme d'une quarantaine d'année.
    -Oui ?
    Elle me sauta dans les bras, et je reculais instinctivement en la poussant gentiment.
    -Mais qui êtes vous ? M'étonnais-je de son geste si familier.
    -Je te croyais morte dans l'accident d'avion ! Comment ça qui je suis ? Je suis la mère de Nathan !
    -Je suis désolée madame, je ne me souviens de rien... J'ai perdu la mémoire mais on m'a prévenu que des gens pauvres comme vous essayeraient de me faire croire qu'ils me connaissaient pour mon argent. Alors partez je vous pris.
    -Maman, qu'est ce que tu...
    Un jeune homme qui venait d'arriver s'arrêta net à ma vue. Pourquoi me regardait-il ainsi ? Ses yeux verts me fendaient le cœur... Mais qui était-il ?
    Il s'avança vers moi, me regardant droit dans les yeux, se baissant pour être à ma hauteur.
    -On te croyait morte.
    -Bien non, je suis en vie, pestais-je.
    -C'est super ! S'exclama-t-il, un faux sourire aux lèvres, alors pourquoi t'es revenue ?
    -Je viens passer les vacances ici, pour voir ma mère, et mon fiancé.
    -Ton fiancé ? Répéta-t-il.
    -C'est exact. Je vous pris de m'excuser mais je vais rentrer. Mes parents doivent s'inquiéter. Madame et... ?
    -Attends tu te fous de moi ? T'as oublié mon prénom ? S'étonna le garçon en face de moi.
    Je ne répondis pas, oui j'avais oublié. Est-ce qu'il avait été important pour moi ? Était-ce juste quelqu'un qui faisait semblant pour profiter de mon argent ? Pourtant tout en lui me semblait si familier. Son regard, ses lèvres et même son odeur...
    Une voiture se gara et mon fiancé, accompagné de mon frère s'avancèrent. Grégoire m'attrapa la main et me tira. Je le suivis sans dire mot, mais après quelques pas je m'arrêtais brusquement et me retournais. Mon frère discutait avec cet inconnu, et lui refila quelque chose. Une sorte de cadre photo, je crois. Comment le connaissait-t-il ? Qui était-il ? Pourquoi mon cœur s'emballait ainsi ?


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