• Alors que tout le monde dormait à poing fermé, Allan, lui, admirait le ciel étoilé d’une chaude nuit d’été. Les vacances commenceraient demain matin pour tout le monde. Il ne partirait pas de l’école ou irait traîner en ville toute la sainte journée contrairement aux autres élèves qui, eux, rentreraient dans leur famille pour les deux mois et demi de vacances qui s’annonçaient. Tout le monde sauf Allan, profiterait comme il se doit des vacances d’été. Il irait peut-être faire un tour sur la tombe de son défunt père et donner de ses nouvelles à sa chère mère mais rien n’était sûr depuis sa malédiction.

     

    Quand le jeune démon aux cheveux à présent bruns foncés se décida à descendre du toit de l’école, le soleil commençait à pointer à l’horizon. Il devait être dans sa chambre avant que les filles viennent le chercher.

     

    Il se glissa par la fenêtre et installa son mp3 sur sa chaine-hifi en prévision de la musique qu’il mettrait dans quelques heures. Il se glissa sous la douche, histoire de se donner un petit coup de fouet après une nuit blanche sur le toit. Une fois fini, il s’installa à son bureau et entreprit de dessiner tout et n’importe quoi. Des tribals, des cœurs tribals, des lames enserrées dans des tribals. Et quelques phrases lui venant comme ça.

     

    « Lumière et ténèbres/ange et démon/cœur humain ou démoniaque/tous deux brisés/cœurs brisés et espoirs envolés. » « Amour ardent/amour impossible/humaine et démon »

     

    Quand les filles vinrent le chercher, la chaine-hifi se déclencha et diffusait Falling inside the black, la chanson qui avait servi d’appel à l’aide peu de temps auparavant.

    Quand les filles perçurent les sons et comprirent les paroles, elles arrachèrent presque la porte tellement le fait d’entendre cette musique les inquiétait.

     

    Allan : Calmos, les filles. Je vais bien.

    Yuki : T’est sûr que tout va bien ?

     

    Le jeune homme eu le reflexe de changer de musique.

     

    Allan : Certain.

     

    Sa voix avait tremblé. C’était foutu pour les apparences, les filles se doutaient à présent que quelque chose clochait.

     

    Elena : C’est pas bien de mentir, tu sais.

    Allan : Ouais, ouais. Bon, sinon vous êtes venus me dire au revoir, je suppose ?

    Crystal : Bah, Elena et moi, oui mais je sais pas si Yuki reste ou pas.

    Allan : Eh bien, pourquoi tu partirais pas Yuki ? C’est pas parce que je reste, ça je le sais.

    Yuki : Bah si, c’est une des raisons pour laquelle je reste. Et, j’ai pas tellement envie de rentrer chez moi, si tu vois où je veux en venir.

    Allan : Ah ouais, pas faux. Bon, on se bouge ?

    Elena : Tu veux nous accompagner à la sortie ?

    Allan : Pourquoi pas, ça me changera les idées.

     

    Il cache la feuille qui traînait sur son bureau, son petit journal intime à sa façon. Kaito récupéra son mp3 et ses écouteurs qu’il plaça autour de ses oreilles et il mit Whispers in the dark de Skillet, une chanson lourde de sens pour lui. Sens qui échappait bien sûr aux trois filles, mais elles n’étaient pas dupes, c’était quelque chose de dur à supporter pour lui vu le regard vide qu’il jetait.

     

    Yuki : Hey, Allan. T’es sûr que ça va ?

    Allan : Oui, t’en fais pas.

     

    Sa voix retranscrivait son état moral et nerveux : brisé et déprimé à en mourir.

    Yuki eut le réflexe de lui prendre la main et la serrer fort pour le rassurer, reflexe qui n’échappa bien sûr aux deux autres filles de la bande qui se lancèrent un regard et se mirent à rire.

     

    Allan : Pourquoi vous rigolez, toutes les deux ?

    Elena : Pour rien, t’inquiète.

    Allan : Ouais, ouais, c’est ça. Me force pas à lire dans tes pensées.

    Crystal : Pff, t’es pas drôle !

    Allan : Mais tu l’es pas plus que moi.

    Elena : Il t’as eu là.

    Yuki : J’avoue qu’il t’as pas loupé.

     

    Ils arrivèrent devant l’entrée quand Allan se sentit mal. Il allait faire une autre crise d’angoisse, la raison était simple : sa peine le rendait malade. Il s’écroula à genoux en se tenant la poitrine des deux mains avant de s’écrouler au sol en position du fœtus et se tortiller de douleur. Personne ne savait quoi faire, surtout personne ne semblait vouloir l’aider ou s’inquiéter pour son sort. Personne ne s’inquiétait pour lui sauf ses trois amies. Yuki et Crystal l’aidèrent à se redresser et l’aidèrent à remonter jusqu’à sa chambre.

     

    Elena : Yuki, assis-toi. On va poser sa tête sur tes genoux, ça le calmera peut être.

    Yuki : hein ? Je doute que ça serve à quelque chose mais bon.

     

    La jeune fille aux yeux vairons s’exécuta et s’installa sur le lit du jeune homme, tandis qu’Elena et Crystal l’aidèrent à s’allonger de façon à poser sa tête sur les genoux de la jeune magicienne, dont il était fou amoureux mais ça, personne ne le savait.

    Une fois tous deux confortablement installés, les deux magiciennes les quittèrent alors que Yuki lui tenait une main et caressait ses cheveux noirs comme l'ébène avec l’autre tout en lui chuchotant des paroles rassurantes.

    En une dizaine de minutes, la crise était calmée mais le corps du jeune démon laissait encore entrevoir des symptômes d’une autre crise. Ils restèrent donc ainsi, jusqu’à ce qu’il aille vraiment mieux.

    Il trouva la force de dire quelques mots avant de s’évanouir pour une bonne petite heure.

     

    Allan : Yuki…Je t’aime plus que tout au monde…

     

    Il tomba dans les pommes avant que la jeune fille n’ait pu répondre. Alors que le silence régnait dans la pièce, Yuki s’installa plus confortablement tout en gardant la tête de son ami sur ses genoux. Elle était à présent dos au mur et continuait de caresser la tignasse du brun aux yeux rouges vifs.

     

    Il se réveilla au bout d’une heure encore tout engourdi de ses deux crises successives, il essaya malgré tout de se redresser mais la jeune fille aux cheveux bruns foncés l’en empêcha et le força à rester ainsi.

     

    Yuki : Tu essayes encore de bouger une fois et j’t’en colle une, compris ?

    Allan : Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Je ne suis qu’un ami pour toi.

    Yuki : Justement, j’ai pour principe d’aider mes amis quand ils en ont besoin. Et t’es trop bête.

    Allan : En quoi suis-je si bête ? J’ai bien compris que tu m’aimais pas…

    Yuki : Abruti.

     

    Elle ne lui laissa pas le temps d’ajouter quoi que ce soit et l’embrassa doucement tout en serrant sa main un peu plus fort.

    Ils restèrent dans les bras l’un de l’autre jusqu’à la nuit tombée et s’endormirent ainsi.

     

    My heart gonna break, still in pièces, my soul too. You’re only one who can save me from my dark.

    Mon cœur va se brisé, resté en pièces, mon âme aussi. Tu est la seule qui peut me sauver de mes ténèbres.


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