• Blessure et Amour

     

    Genre: Amour & Amitié

    Auteur: ???

    Statut: OS

     

    - Regarde-moi quand je te parle !

    La petite fille leva ses grands yeux verts vers l'homme qui se tenait en face d'elle. Il était d'une carrure impressionnante comparé à cette enfant, tellement fragile. Et ses coups lui faisaient bien mal... En à peine deux minutes, elle se retrouva à nouveau par terre, projetée par ce type pour la douzième, ou la treizième fois ? Elle avait arrêté de compter, de toute façon, il lui restait encore une longue demi heure à supporter ce monstre odieux, trente minutes, juste ça... Après il repartirait enfin, et elle serait tranquille pour la semaine. Elle pourrait continuer à veiller sur sa mère, qui était à l’hôpital, parce qu'elle s'était faite agressée dans la rue. Enfin c'est ce qui avait été dit, mais même pour une petite gamine, elle savait déjà. Elle connaissait le coupable, comment ne pas le savoir ? Ce n'était rien d'autre que son beau père.

    Dix longues années s'étaient écoulées et l'enfant devenait à présent une belle jeune fille. Ses grands yeux s’accommodaient parfaitement avec la beauté de son teint hâlé et ses longs cheveux bouclés, bruns foncés. Sa taille fine et ses longues jambes auraient pu faire d'elle la plus belle des filles de son lycée, si elle ne cachait pas son corps par des vieux jeans et pulls trop larges, sombres ou encore troués. De toute façon elle ne pouvait pas vraiment faire autrement, son magnifique corps était couvert de bleus plus atroce les uns que les autres. Sa mère étant toujours dans un coma profond, sa garde avait été accablée par un grand cauchemar. Lui. Mais son entrée au lycée allait lui changer la vie, parce que son atroce beau père voulait s'en débarrasser. Et c'est ainsi qu'elle se retrouva en pension, et qu'elle ne rentrerait que pour les vacances. Il n'aurait pas pu lui faire plus plaisir, et lui donner un plus grand cadeau, à part peut-être celui de disparaître à jamais de sa vie.

    Elle avança la valise à la main vers sa nouvelle existence, une vie peut-être moins compliquée mais cependant toujours aussi douloureuse. Son regard fit le tour de sa nouvelle chambre et elle admira la peinture violette qui se trouvaient sur les murs neufs accompagnée d'une grande armoire en bois, avec un lit une place, une commode, un bureau et un miroir. Une porte la mena tout droit dans une salle de bain simple tout de blanc. Elle s'empressa de défaire ses bagages et profita un instant de la solitude avant de faire son sac, en effet, le premier cour de la journée n'allait pas tarder à commencer. Elle attacha négligemment ses cheveux et regarda un court instant son reflet. Elle portait un pantalon délavé avec une vieille chemise grise à manche longue malgré la chaleur qui émanait dans tout le bâtiment. Peu importe, de toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix, les marques des coups de la veille étaient encore là. Arrivant la première, elle s'empressa de se trouver une place seule au fond pour observer toutes les personnes qui pénétraient dans la salle, les détaillant de haut en bas, se sentant plus minables à chacune des filles qui faisaient leur entrée.
    Le professeur arriva ensuite, faisant cesser les bavardages pour entendre un silence complet. Il plaça sur son nez pointu ses lunettes rectangulaires qui ne faisait qu'agrandir ses yeux noisettes. Le maître de classe au crâne dégarni s'avança un livre à la main et commença par faire l'appel. Au bout d'un moment, la jeune femme entendit enfin son nom.

    - Mayeur Margot.

    - Présente.

    Il la regarda doucement avant de passer à autre chose, continuant de citer différents noms. La porte s'ouvrit brusquement laissant entrer un jeune homme aux yeux gris-bleu avec une peau métissée et de magnifiques cheveux noirs. Il portait un jeans sombre et une chemise blanche renforçant la beauté de sa peau.

    - Excusez-moi. J'ai eu un problème pour trouver la salle.

    Ses yeux bleus se posèrent instantanément sur la seule place au fond au côté de la jeune brune. Mais elle lui fit comprendre qu'elle ne le désirait pas, plaçant immédiatement son sac sur la chaise et se sentant soudainement attirée par la feuille vierge posée devant elle.

    Malgré cela, le garçon ne se laissa pas impressionner, il s'avança vers elle et lui demanda poliment s'il pouvait se placer à côté d'elle. Lentement, et à regret, elle retira ses affaires et observa le paysage que lui apportait la fenêtre, n'écoutant pas les explications incessantes du professeur.

    - Tu t'appelles comment ?

    Elle interrompit ses pensées se sentant soudainement reconnectée à la réalité par les paroles de ce garçon étrange. Mais n'était-ce pas plutôt elle, la fille étrange ?

    - Margot, répondit-elle doucement.

    Le jeune homme n'espéra pas qu'elle parle plus et la laissa seule dans ses pensées comprenant que ce n'était pas une fille avec qui il pourrait se lier d'amitié. Pas parce qu'il ne voulait pas mais plutôt parce qu'elle ne le voudrait probablement pas.

    - Et toi ?

    Cette phrase l'étonna fortement, il ne pensait vraiment pas qu'elle essayerait de lancer la conversation.

    - Kevin.

    Il la regarda un instant et ses pensées se dirigèrent sur son physique, elle était vraiment jolie même si ce qu'elle portait ne l’avantageait pas spécialement. Son regard se déposa au hasard sur une de ses mains où se formait un gros ecchymose violet. La réaction de Margot fut imminente, elle remonta sa manche et plaça ses doigts sous la table. Kevin ne comprit pas spécialement, ce n'était qu'un bleu après tout, pas de quoi en faire un plat. Il lui demanda doucement d'où elle venait, effaçant ce petit incident de sa mémoire, et ils commencèrent à parler discrètement de tout et de rien. Elle était vraiment intéressante, ayant un avis personnel à tout mais n'étant jamais fermée aux pensées des autres. C'est ainsi que pendant tout le reste de la mâtinée ils se mirent ensemble en classe pour parler un peu, mais à midi Kevin devait manger à la cantine avec ses amis du collège. Quand il vit qu'elle était seule il lui proposa de venir, invitation qu'elle refusa poliment. Margot s'enfuit, le laissant seul à attendre ses connaissances et grimpa au deuxième étage du bâtiment A. Là elle monta encore des escaliers se retrouvant dans un petit coin isolé sous une grande fenêtre. Elle avait découvert cet endroit avec Kevin mais elle espérait qu'il ne le lui laisse. Ayant deux heures pour elle et décida d'en profiter pour bouquiner un roman avant de manger, la jeune femme avait un budget nourriture assez serré pour la semaine et devait donc se débrouiller pour manger comme elle pouvait. Son beau père plaçait de l'argent sur sa carte de cantine pour seulement une fois dans la journée, mais avec l'argent qu'elle avait gagné en travaillant deux mois pendant les vacances (environ 2000 euros), elle devrait pouvoir tenir l'année. Elle grignota donc deux gâteaux, se promettant de gagner plus l'année prochaine, sachant qu'elle avait à peu près 4 euros de budget de nourriture par jour. Si elle n'utilisait que ça il lui resterait, normalement 540 euros. Il fallait qu'elle gagne de l'argent, pour payer les soins intensifs de sa mère, soins que son beau père ne pouvait pas payer apparemment.

    La jeune femme se dirigea lentement vers son prochain cours, quatre longues heures à supporter et la journée serait enfin finie. Elle croisa Kevin et discuta encore avec lui, étrangement, elle ne s'en lassait pas. Elle trouvait sa capacité à voir les choses très intéressantes et il était vraiment drôle. Elle rigolait beaucoup parce qu'il ne faisait que des conneries, et elle appréciait simplement sa présence.

    La fin de la journée arriva plus vite que prévue et pendant la dernière demi heure de classe, en nouvelle camarade de classe exemplaire, elle promit à Kevin de l'accompagner jusqu'à son arrêt de bus. Une faible force toqua à la porte, faisant ainsi cessé le bavardage de nos deux amis. Une grande surveillante blonde aux yeux bleus pénétra dans la classe.

    - Margot Mayeur ?

    La jeune femme leva la main pour signaler sa présence et la pionne continua sur sa lancée, soulagée de ne pas s’être trompée de classe.

    - Ton père a appelé, il souhaite te voir à la fin de l'heure, devant le lycée.
    La blonde salua rapidement le professeur laissant une jeune fille complètement figée par des paroles qui avaient encore du mal à être comprises.

    - Margot, ça va ?

    Elle ne répondit pas, commençant à trembler et sentant son cœur battre beaucoup trop vite pour que ce soit normal. Elle ferma les yeux et compta jusqu'à dix lentement, pour se calmer.

    - Margot ?

    Elle sourit au garçon à ses côtés et attrapa un crayon pour faire cesser ses tremblements. Cependant Kevin voyait bien qu'il y avait quelque chose qui clochait, en à peine dix minutes, sa nouvelle amie lui avait demandé l'heure au moins cinq fois. Quand la sonnerie retentit elle l'accompagna comme promis à son arrêt de bus, ils restèrent ensemble quelques instants jusqu'à ce qu'un homme s'avance vers eux et empoigne la jeune fille pour la tirer au loin. A son plus grand regret, le bus arriva déjà et il ne pu lui dire au revoir. Il soupira avant de se diriger vers la banquette arrière enfonçant ses écouteurs dans ses oreilles pour se couper du monde extérieur.

     

    En pénétrant dans le lycée, elle s’engouffra dans sa chambre avec une rapidité incroyable et s'enferma dans la salle de bain. Elle enleva rapidement ses vêtements pour laisser l'eau chaude couler sur son corps engourdis, espérant faire disparaître la douleur petit à petit. Elle plaça une sorte de crème un peu partout sur ses bras et ses jambes avant de regarder son visage ensanglanté dans la glace essuyant rageusement les larmes qui s'écoulaient de ses joues. Pourquoi tout se passait encore ainsi ? Elle avait beau chercher encore et encore, elle ne voyait pas ce qu'elle avait pu faire de mal. Elle s'effondra lentement par terre et s'endormit sur le sol dur et froid de la salle de bain. Demain la jeune fille n'irait pas en cours.

    Le garçon trouvait étrange que son amie ne soit pas là, et s'inquiéta de son absence. Il espérait qu'elle allait bien. Il passa la journée entière avec d'autres gens de la classe mais ses pensées n'allèrent que vers une seule personne. Elle. Même le soir, il pensait encore à cette fille et espérait qu'elle serait là le lendemain, parce qu'il ne souhaitait pas s'ennuyer. Les autres avaient beau être sympas, il s'entendait bien mieux avec elle...

    Le réveil se fit douloureux, ayant passé une nuit un peu plus cauchemardesque. Il enfila rapidement un jeans et un T-shirt noir avant de prendre un petit déjeuné et une douche rapide. Il se brossa les dents, attrapa son sac et se dirigea vers le bus n'ayant plus le temps de s'occuper de ses cheveux broussailleux.

    Pour son plus beau bonheur, elle était déjà installée, dans la salle de classe et quand il la vit, son cœur rata un battement. La jeune femme avait sur son si jolie visage un gros bleu sur son front. Kevin s'avança vers elle et lui fit un grand sourire qu'elle lui rendit.

    - Comment tu vas ? Lui demanda-t-elle.

    - Bien, et toi ? Répondit-il en se plaçant à ses côtés.

    - Bien.

    Il la dévisagea un instant mais sans vraiment qu'il ne s'en rende compte, ses yeux revenaient toujours sur la même chose.

    - Qu'est-ce tu t'es fait ?

    Margot ferma les yeux, revoyant le souvenir douloureux de la veille et frissonna rapidement, reprenant cependant rapidement un visage inexpressif.

    - J'ai voulu ouvrir une porte, mais quelqu'un la poussée avant moi et je me la suis prise dans la tête. Ça fait trop mal, rigola-t-elle.

    Kevin se sentit soulagé, pendant un instant, il avait pensé que quelqu'un... Enfin quelle idée stupide, il ne faut pas voir le mal partout non plus.

    Au fil et à mesure que les semaines passaient, une complicité régnait entre eux et ils devenaient de plus en plus proches. Le jeune homme avait pour habitude de rester plus longtemps après les cours pour passer plus de temps avec son amie et lui attraper la main de temps à autre. Mais si lui voyait en ce geste un peu plus que de l'amitié, elle ne voyait rien d'autre qu'un lien presque fraternel. Et il le sentait bien, même si ça lui faisait mal. Il la surprotégeait aussi, la défendant des réflexions de quelques filles trop jalouses et superficielles. Pour lui, elle était bien supérieure à toutes les autres. Son caractère ne la rendait que plus belle, et le charme et la grâce qu'elle possédait la faisait encore plus intéressante. Il riait beaucoup avec elle, et il avait bien vite remarqué qu'elle n'aimait pas tellement qu'il s'occupe trop d'elle, la jeune femme était le genre de fille à aimer la liberté, à répliquer à tout et à rester forte malgré toutes les insultes qu'on pouvait lui balancer à la gueule. Elle était courageuse, forte et indépendante. Mais d'un autre côté, elle était fragile et un rien la faisait s'emporter, ayant un caractère fort. Mais cela lui plaisait, il aimait sa façon d'être, de réfléchir. La manière dont elle se mordait les lèvres quand elle ne comprenait pas quelque chose, la façon dont ses sourcils se fronçaient quand elle était en colère, le fait qu'elle enroulait ses doigts dans ses cheveux quand elle était gênée. Ce qu'il adorait, c'était la taquiner. La voir s'énerver, puis le frapper doucement, et s'excuser. Il la trouvait tellement belle quand elle était en colère qu'il n'en manquait pas une pour la faire râler.

    Mais plus le temps avançait, et plus le garçon se posait des questions, et pas seulement sur ses sentiments envers la jeune femme. Il savait déjà qu'il ressentait beaucoup trop pour elle, mais l'important n'était pas là. Elle loupait les cours au moins une fois tous les deux mois, et quand elle revenait... Elle avait toujours une étincelle en moins dans son regard... Et une blessure quelque part. Kevin commençait sérieusement à se demander s'il n'y avait pas quelqu'un qui lui faisait du mal.

    - Margot ? On pourrait sortir et aller au cinéma ce soir ?

    La fille appelée hocha la tête, sachant pertinemment qu'il inviterait des amis à lui aussi ce qui certes lui déplaisait un peu. Elle avait fait connaissance à plusieurs de ses amies qu'elle appréciait beaucoup mais l'une d'entre elle lui avait fait clairement comprendre qu'à leur prochaine sortie elle la « transformerait ».

    Le soir arriva bien vite et ils se retrouvèrent tous devant une petite fontaine de pierre qui surplombait la place de la ville. Mélanie était déjà là quand ils arrivèrent ensemble. C'était une jolie blonde aux yeux noisettes qui portait une sublime robe bleue d'été, elle fit rapidement la bise à nos deux amis avant de fouiller dans son sac sortant ainsi une robe rouge qui s’harmonisait parfaitement avec la peau de notre jeune héroïne.

    - Je voudrais que tu la portes ! S'exclama-t-elle un sourire aux lèvres.

    Le visage de Margot se teint de blanc à la vue de cette robe splendide à bretelles et s'arrêtant au dessus des cuisses.

    - Je... Je peux pas, répondit-elle après un moment.

    - Ne l'embêtes pas, Mélanie, plaça soudainement Kevin, elle est très bien habillée comme ça.

    - On va rencontrer mon cousin, le garçon de la dernière fois. Et il a vraiment flashé sur elle ! Alors il faut qu'elle se fasse jolie.

    - Je ne vois pas l’intérêt, rétorqua-t-il sèchement.

    - Tu es juste jaloux, pesta-t-elle en attrapant Margot par la main pour la tirer dans les toilettes du cinéma juste à côté.

    La jeune brune enfila la robe dans une cabine et observa ses bleus. Il n'y en avait qu'un au genou et deux sur les bras. Cela ne devrait pas faire tâche... Elle sortit sous l'exclamation de sa nouvelle amie avant de se regarder dans le miroir. La robe montrait sa taille fine, mettant en valeur son jolie teint. Elle enfila des ballerines rouges et laissa la blonde la maquiller légèrement. Elle laissa ses cheveux bruns bouclés retomber le long de son dos et sortit ensuite rencontrant les quatre personnes qui les attendaient, Sophie une fille rousse aux yeux bleus qui était la meilleure amie de Mélanie et trois garçons. Kevin, son meilleur ami, un brun aux yeux noisettes qui se nommait Sébastien et le cousin à la jeune blonde. C'était un homme avec des cheveux blonds cendrés et un jolie regard bleuté.

    Kevin en resta bouche bée. Bien sur qu'il savait qu'elle était jolie, mais là, la jeune fille était magnifique... non plus que cela encore. Il allait avoir du mal à l'éloigner de ce garçon blond, Mickaël qui n'arrêtait pas de la regarder. Après l'avoir finement détaillée, son regard se déposa sur les trois bleues qui étaient sur son corps, son esprit s'embrouilla à nouveau. Il se faisait probablement des films, si elle avait des problèmes, elle lui en aurait parlé.

    - Tu es magnifique Margot, lui sourit Mickaël en s'avançant pour lui faire la bise.

    Kevin serra les points, ce type l'exaspérait tellement... La jeune fille rougit doucement en bafouillant un merci à peine audible, ce qui eut pour don d'énerver encore plus son ami qui lui attrapa la main pour la tirer devant le panneau défilant des noms de films.

    - Tu veux regarder quoi ? Lui demanda-t-il gardant sa main prisonnière de la sienne.

    Les autres ne tardèrent pas à les rejoindre et sans qu'elle n'ait eu le temps de répondre à la question du garçon, ils décidèrent du film. Comme promis, Kevin lui paya sa place parce qu'il avait compris qu'elle ne souhaitait pas dépenser de l'argent. En effet, à chaque sortie en ville elle n'achetait jamais rien, se contentant de regarder.

    Il la détailla un instant, la beauté de ses yeux verts, son teint mat plus que splendide, ses cheveux bruns foncés légèrement bouclés, elle était si belle... Kévin remarqua soudainement que son visage s'était complètement décomposé comme à la vue d'un fantôme. Il fixa l'endroit où la jeune femme regardait et remarqua un homme qu'il avait déjà vu, on aurait dit... oui c'était lui, le père de Margot. Il était accompagné d'une jeune fille brune et avait l'air un peu... bourré.

    - Margot ? Ce ne serait pas...

    Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, la jeune femme avait accouru vers l'homme qui se stoppa net et se mit à rire en la voyant. Kevin s'avança de sorte à entendre leur conversation.

    - C'est quoi cet accoutrement ? S'exclama-t-il surpris.

    -C'est qui, « elle » ? demanda la jeune femme en montrant du doigt la pimbêche qui se trémoussait à côté d'eux.

    - De quoi je me mêle, hein, répliqua-t-il en s'avançant vers elle ce qui la fit reculer.

    - C'est comme ça que tu remercies ma mère ! S'écria-t-elle.

    - Je ne lui dois rien, pesta son père en levant les yeux au ciel.

    - Pauvre type !

    L'homme lui empoigna le bras à l'endroit exacte où était son bleue de sorte à agrandir la douleur de la jeune fille et articula lentement :

    - Tu ferais mieux de te rappeler à qui tu t'adresses. C'est grâce à moi que tu n'as pas finis dans la rue.

    Margot se tue et le laissa s'en aller sans trouver autre chose à répliquer, mais avant qu'il ne franchisse la porte elle hurla :

    - J'aurais préféré que tu crèves ce jour là !

    Il stoppa son mouvement quelques instants avant de continuer à marcher et de faire comme si elle n'avait rien dit.

    Kevin s'avança vers la jeune femme et son cœur se serra quand il vit les larmes qui se formait aux coins de ses yeux. Il l'attira doucement à lui, essayant de ne pas lui faire de mal. Il n'avait rien compris à cette histoire, mais il savait pertinemment qu'elle ne lui dirait rien. Sa fierté lui en empêcherait. Et c'est la seule chose qu'il haïssait chez elle.

    En entrant dans la salle de cinéma, Kevin n'arrivait pas à se concentrer sur le film, il était bien trop occupé à regarder la jeune femme se faire draguer.

    - Arrêtes.

    Ses yeux bleus croisèrent le visage de Mélanie, il ne comprenait pas vraiment de quoi elle parlait.

    - Tes sentiments se voient trop, on sent que tu es jaloux, expliqua la blonde.

    - Je ne suis pas amoureux d'elle. Et je ne suis pas jaloux du tout, je m'en fous complètement.

    Son amie leva les yeux au ciel en serrant les dents. Il comprit tout de suite que s'il était mort de jalousie, il n'était pas le seul.

    - Qu'est-ce qu'elle a de spécial ?

    • Mélanie... écoute je...

    La jeune blonde le fit taire et posa ses lèvres sur les siennes sans qu'il n'ait eu le temps de réagir.

    - Réfléchis s'il te plait.

    Bien trop déboussolé pour parler, Kevin s'enfonça dans son siège, laissant ses pensées vagabonder. Puis il vit une place vide, au côté du cousin de Mélanie et s'inquiéta aussitôt, où était-elle passée ?

     

    La jeune brune était sortie rapidement sentant un poids atroce se former dans sa poitrine qui lui pourrissait la respiration jusqu'à ce qu'elle en crève. Elle ne comprenait même pas ce qui avait pu lui faire cet effet là, elle avait juste tourné le regard... Et elle les avait vu s'embrasser. Margot secoua la tête, sentant une boule en elle comme si un poignard lui avait traversé l’estomac.

    - Margot ?

    La fille appelée se retourna et quand elle le vit, elle se mit immédiatement dos à lui, pourquoi ressentait-elle ça ? Elle ne savait vraiment pas ce que ça voulait dire.

    - Qu'est-ce qui ne vas pas ?

    - Je ne sais pas trop, répondit-elle simplement toujours incapable de le regarder, j'ai mal et je ne comprends pas pourquoi.

    - Qu'est-ce qui t'as causé ça ?

    La jeune femme se retourna pour le regarder droit dans les yeux, mais ne sachant que dire elle changea de sujet.

    - Je suis contente pour toi et Mélanie.

    Ce n'était pas vrai. Elle n'avait pas envie qu'ils soient ensemble... rien que les imaginer ensemble à nouveau lui déchirait le cœur. Mais pourquoi ?

    - Je ne ressens rien pour elle. Elle m'a embrassé un peu par surprise...

    Soulagée, son cœur fut libéré comme si les milles et une tortures qui la transperçait venait de s'arrêter.

    - Tu as mal où ?

    Elle plaça instinctivement la main sur son cœur, et il lui lança un regard incompréhensif.

    - Jalouse ?

    Ce mot résonna dans sa tête encore et encore, ne cessant de chantonner ce sentiment inconnu jusqu'à ce jour.

    - Tu ressens une brûlure et une gène ? Comme si on te pourrissait le cœur ? Et un énervement envers la personne concernée ?

    Tout correspondait en effet, elle était énervée contre Mélanie, mais aussi contre lui. Pourtant elle l'adorait cette fille...

    Il s'avança vers elle et la regarda droit dans les yeux, espérant qu'elle réponde à sa question.

    - Tu es jalouse ?

    - Je... je ne sais pas.

    Il s'approcha d'elle et avec lenteur, avança son visage et attrapa délicatement ses lèvres avec toute la douceur du monde, pour ne pas trop la brusquer. C'était un baiser simple, chaste, juste amoureux.

    C'était juste une manière de ressentir des papillons dans le ventre, de ressentir l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Rien n'aurait pu gâcher ce moment, si ce n'est un cauchemar ambulant qui s'avançait à une grande vitesse vers eux saisissant la jeune fille par le bras, la séparant ainsi du garçon dont elle était amoureuse.

    - Ta mère s'est réveillée.

    Elle plongea ses yeux verts dans l'atroce regard sombre de son beau père essayant d'y déceler une seule trace mensongère, mais elle ne vit rien. Ses yeux étaient vide de sentiments, vide comme s'il était mort. Comme s'il regrettait et qu'il était... triste.

    - Je t’emmène la voir.

    Elle hocha la tête et ils se dirigèrent vers la sortie poussant les lourdes portes du cinéma. Avant de sortir, elle sourit à Kévin mais celui-ci lui lança un regard noir, expression qu'elle ne comprit pas réellement.

     

     

     


    votre commentaire
  • Nathan se réveilla péniblement dans un lit d’hôpital pour la douzième fois, ou la quatorzième peut-être ? Il avait arrêté de compter. Sa famille d'accueil ne supportait plus d'avoir à s'inquiéter à son sujet, et quand il les vit installés sur les fauteuils de sa chambre, deux grandes cernes sous les yeux, il se sentit minable. Mais il n'arrivait pas à se retenir. Se battre était pour lui, un moyen d'oublier sa mère. Disparue. Un moyen d'oublier Ambre. Ambre, sa petit princesse qu'il avait accusé à tord.

    Il passa la main dans ses cheveux avant de s'énerver à nouveau. Il sentait les larmes qui coulaient sur ses joues. Nathan se releva rapidement pour frapper une nouvelle fois quelque chose, peu importe quoi, ou qui. Il voulait juste que sa souffrance s'arrête. Mais une douleur incroyable au ventre se fit ressentir. Arnaud et Camille se réveillèrent doucement. La femme aux cheveux noirs, accourut vers lui en le voyant au sol, les yeux humides, et avec des gestes maternels, elle essaya de le réconforter. Mais Nathan la repoussa méchamment, presque violemment, et attrapa son téléphone portable sur la table de nuit pendant qu'Arnaud relevait sa femme.

    -Tu devrais avoir honte ! S'écria-t-il hors de lui, te battre ne ferait pas avancer les choses avec Ambre !

    Mais le jeune homme n'écoutait déjà plus rien. Cinq appels manqués de sa princesse. C'était étrange, d'habitude jamais elle ne donnait de nouvelles... Il lut alors le SMS qu'elle lui avait envoyé la boule au ventre.

     

    Je viens de voir ton père, fais attention à toi.

     

    Il faillit lâcher son téléphone sous le choc de cette horrible nouvelle... Son père ? Impossible, n'était-il pas retourné en prison ?

    -Nathan je te prierais de me regarder quand je te parle ! Hurla l'homme dos à lui.

    Il appuya sur le bouton « appeler », sans prendre compte des avertissements de sa famille d'accueil, et après quelque secondes qui lui parurent durer une éternité il fut soulagé d'entendre la voix d'Ambre, légèrement tremblotante.

    -Ambre tu vas bien ?

    -Ou.. Ou... Oui.

    -Où as-tu vu mon père ?

    Les deux adultes derrière lui cessèrent immédiatement de lui crier dessus, et Arnaud qui voulait lui arracher le téléphone des mains se figea net.
    -L'aéroport, dit-elle.

    -Tu es dans l'avion ?

    -Oui.

    -Ambre est-ce que ça va ? Ta voix est bizarre, on dirait que tu pleures. S'étonna-t-il.

    -Nathan... père... de moi.

    -Quoi ? S’inquiéta le jeune homme.

    -Ton père est à côté de moi.

    Le silence résonna dans les deux appareils avant que le cris d'Ambre retentissent aux oreilles de Nathan et qu'une voix grave tonna dans le téléphone, changeant de la jolie voix de la jeune femme.

    -Prends un billet pour le Japon, nous allons retrouver le père de ta petite protégée tous ensemble, il me doit encore beaucoup d'argent.

    -Si tu lui fais de mal je te jure que...

    -Oh du calme ! Elle est celle qui va me permettre de gagner mon fric, je ne toucherais pas à un seul de ces cheveux. Pour l'instant...

    Il raccrocha au nez du jeune homme blond, qui s'empressa de défoncer la table de nuit d'un coup de point. Une douleur atroce le prit au ventre, et il se sentit faiblir. Alors que sa vision s'obscurcit, il crut voir les beaux yeux d'Ambre en face de lui...

     

    Dans quel pétrin je me suis encore mise moi ? Je me retrouve dans un avion, moi qui haïssait être en l'air et qui subissait un vertige constant, et en plus le père de mon ex petit ami (que j'aimais encore, précisons le bien), un assassin, se retrouve à côté de moi. Je suis dans la merde. Et encore le mot est faible. Mon père ne payera jamais un sou pour moi. C'était totalement impossible qu'il daigne donner à cet homme une somme d'argent quelconque. Mon courage avait complètement disparu quand il m'avait décrit son crime, la façon horrible dont il avait tué son ex femme. Les coups de couteaux, la façon dont il l'avait projeté contre la vitre, le sang qui avait coulé à flot... Mais bien vite, la colère et un désir de vengeance étaient nés en moi. Cet homme ne méritait pas la mort, non. Il méritait bien plus, une souffrance, une douleur, une peine éternelle. On devrait le torturer jusqu'à ce qu'il crève, parce qu'il n'était pas un humain, loin de là. C'était un monstre. Un monstre à éliminer rapidement...

    Je me demandais aussi ce que venait faire Nathan dans tout ça. Pourquoi le poursuivait-il encore, n'avait-il déjà pas fait assez de mal ?

    -Arrête de me regarder ainsi, pesta l'homme à mes côtés.

    -Pourquoi vous voulez voir Nathan ? Demandais-je alors.

    -Je veux finir ce que j'ai commencé. Après les grands parents, j'ai tué les enfants. Il me reste juste mon fils à faire disparaître.

    -Ne l'appelez pas ainsi, m'emportais-je, vous n'êtes rien ! Vous n'avez pas le droit de lui dire « mon fils » ! Vous êtes complément cinglé et je vous interdit de...

    Ma respiration fut coupée par une lame froide qui venait de se glisser sous ma gorge. Mon cœur se mit à battre un peu plus fort, et mes membres tremblaient un à un, refusant de rester en place même si j'essayais désespérément de rester forte. Il fallait que je raisonne, que je ne laisse pas la terreur m’emporter. Il ne me tuerait pas, il avait besoin de moi.

    -Je vous interdit, sifflais-je alors qu'il appuyait un peu plus fort contre mon cou et qu'un liquide rouge commençait à s'écouler, de lui faire du mal.

    Il retira la lame et me projeta contre le hublot. Ma tête percuta de plein fouet la vitre, et une poigne serra ma gorge m'empêchant de respirer. J'articulais de sorte qu'il me lâche :

    -Mon père... ne vous donnera rien... s'il ne voit pas... que je suis en vie.

    Il relâcha soudainement sa poigne, sentant probablement que j'avais une longueur d'avance sur lui à ce moment-là.

    -Je gagne. Pestais-je sure de moi.

    Il me regarda froidement et joua avec sa lame quelques instants. Puis il sourit et me planta son couteau dans la cuisse, plaquant sa main sur ma bouche pour éviter que je ne hurle de douleur.

    -A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler...

     

    Nathan se réveilla en sueur, il avait rêvé d'Ambre, et elle mourrait. Il se releva trop rapidement et sa tête se mit à tourner. Mikaël le força à se rasseoir sous l’œil amusé d'un blondinet aux yeux bleus.

    -Qu'est-ce qu'il fou là lui ? Cracha Nathan y mettant toute la rage qu'il contenait.

    -« Lui », répliqua Nicolas, vient vous aider.

    -On a pas besoin de ton aide !
    Nathan se mit debout, espérant probablement se mettre en face du jeune blond et le menacer d'un regard, mais il s'effondra au sol, une horrible douleur venait de le prendre au ventre.

    Mikaël releva Nathan et essaya de le convaincre :

    -Tu t'es pris un coup de couteau dans le ventre, reste calme. Nicolas nous fournit des hommes, ce que je ne peux pas faire étant donné que mon père surveille le moindre argent que je retire. Il faut que tu saches que jamais il ne donnera un sou quelconque pour Ambre. C'est pourquoi Nicolas va nous prêter la somme nécessaire que ton père désire. Et nous essayerons de lui tendre un piège.

    -Hors de question, s'écria Nathan, je refuse qu'on risque la vie d'Ambre, on lui donne cet argent point barre. Je suis prêt à te rembourser, je ferais n'importe quoi mais je refuse qu'on risque sa vie.

    -Mais... commença Mikaël.

    -Mikaël c'est ta sœur, je t'en supplie, je ne veux surtout pas la perdre...

    Le grand frère aux yeux noisettes regarda les yeux verts humides ,complètement désespéré du garçon en face de lui. Les larmes commençaient à dégouliner sur les joues des deux hommes et Nicolas prit la parole.

    -J'accepte. Mais tu ne dois pas oublier ce que tu as dis.

    Tout fut ainsi mis en place, et ils prirent le prochain vol pour le Japon. Nathan avait les yeux perdus dans la contemplation du vaste ciel bleu. Ce bleu, mélangé aux nuages gris avaient pour but de lui rappeler les grands yeux de sa petite princesse. Comment avait-il pu l'abandonner ainsi ? Elle qui l'avait soutenu pendant la dure période de la disparation de sa mère. Elle qu'il aimait temps... Les paroles de Nicolas résonnaient encore dans sa tête :

    « -Peu importe ce qui s'est passé, gueula le jeune homme, tu t'es retrouvé en larmes au sol sans même la force de te relever ! Est-ce que cette dispute valait la peine de lui faire ça ?! »

    Il lui avait fait du mal, alors qu'elle lui avait fait tellement de bien. Il ne la méritait pas, il ne la mériterait jamais, et toutes les excuses du monde ne le ferait jamais oublier comment il s'était comporté avec la femme de sa vie.

     

    Je dois à tout prix prévenir Nathan. Je dois vraiment l'appeler. Il ne doit pas venir me chercher... Je ne veux pas qu'il risque sa vie pour moi. Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose à cause de moi. Je refuse qu'il souffre encore par ma faute...

    Ma jambe me faisait souffrir, mais aucune larme ne coulait de mes yeux.

    -Je peux aller aux toilettes ? Je voudrais aussi soigner ma jambe.

    -Tu dis ça comme si tu devais soigner une égratignure, tu n'as pas peur... ?

    -La seule chose qui me faisait peur c'était de perdre Nathan. Et je l'ai perdu, soupirais-je nostalgique.

    Il me laissa passer et je boitais misérablement jusqu'aux toilettes, lui derrière moi. Mon portable était dans sa main... il fallait que j'agisse vite. Au moment même où l'on arriva devant la cabine, je lui arrachais des mains et fermais rapidement la porte. Il toqua me hurlant d'ouvrir mais j'étais déjà entrain d'appeler l'homme que j'aimais.

    -Allô ?

    -C'est Ambre, je n'ai pas beaucoup de temps...

    -Si tu n'ouvres pas tout de suite cette cabine, hurla une voix d'homme puissante, je te jure que je te transperce l'autre jambe !

    -L'autre ? Ambre ça va ? S'écria Nathan.

    -Ecoute moi, il ne faut pas que tu viennes, tu m'entends ? Il veut te tuer, alors surtout ne vient pas je t'en...

    Deux bras forts me sortirent de la cabine qui venait d'être défoncée. L'assassin expliqua à l’hôtesse de l'air que j'étais restée enfermée et que j'étais clostrophobe. N'importe quoi ! Il rassura la dame disant qu'il payerait les réparations tout en me tirant vers les fauteuils, prenant ma place au téléphone, mettant le haut parleur pour que je puisse entendre.

    -Bon Nathan je suppose ?

    -Toi je te jure que je vais t'exploser la tête, te réduire en bouillie, t'arracher les bras, te...

    -Oh c'est bon j'ai compris mais écoute plutôt ça...

    Sans même que j'ai eu le temps de me demander ce que diable il voulait que Nathan entende. Il m'avait placé son couteau dans l'autre jambe et je criais de douleur. Il remua le couteau dans la plaie, et ce n'était pas une façon de parler. Et je hurlais encore, pleurant cette fois.

    Quand il retira son arme je ne pus m'empêcher de m'éloigner rapidement de lui. Il me faisait peur. Et il avait réussit à m'enlever toute forme de courage stupide qui avait pu naître en moi.

    -Toi, je vais... commença la voix de celui que j'aimais.

    -Me tuer, oui je sais. Bref, je veux que tu viennes sinon je lui fais du mal.

    -Non Nathan ne...

    Je me coupais car il leva son couteau me menaçant de me le planter.

    -Je viendrais, et je te donnerais la somme d'argent que tu veux du père d'Ambre. Alors tu la laissera partir. Elle n'a rien à voir là-dedans.

    -Je veux cent mille euros, comment vas-tu trouver une somme pareille ?

    -C'est déjà prêt.

    -Bien, on se retrouvera à Tokyo, sourit-il inutilement en raccrochant.

    Il voulait tuer l'homme que j'aimais. Il voulait tuer son propre fils, comment un tel homme peut exister ? Pourquoi existe-t-il ce tel monstre ? Je dirigeais mon regard vers le hublot, ma petite Lune, je t'en pris, faites que l'on s'en sorte. Faites qu'il s'en sorte. Si tu existes, Dieu, sors-moi de là. En même temps s'il existait, je ne serais pas là. Je secouais la tête, les yeux verts de Nathan n'arrêtaient pas de me revenir en mémoire, ses sourires, ses bagarres, son rire. Je l'aimais et je ne lui avais jamais dit. De toute façon, il m'avait complètement oublié, il me haïssait maintenant. Cette pensée me fit un mal fou, et mon cœur se serra encore. Je sentis que mon souffle se coupait, que mes poumons se serraient. Et mes yeux devinrent humides... Les larmes trop longtemps retenues coulèrent à flot le long de mes joues.

     

    Minuit 08 et 30 secondes. Voilà l'heure à laquelle Nathan s'était retrouvé dans un vieux garage immonde de Tokyo, une valise à la main. Et c'est à cette heure qu'il vit débarquer une jeune femme blonde aux yeux humides avec du sang sur son jeans. Elle était tirée par la pire ordure qui puisse exister au monde. Par la pire chose qui lui soit jamais arrivé. Son père.

    Nathan fit glisser la mallette au sol et elle se retrouva au pied de l'homme.

    -Tu pensais vraiment que j'allais vous laissez vous en sortir ? Commença son père ironiquement, Maintenant je vais la tuer devant tes...

    -Il n'y a que la moitié de l'argent, sourit le jeune garçon, si tu veux l'autre moitié tu me laisses, moi et Ambre sortir d'ici.

    Un silence régna dans le garage insalubre et l'assassin était terriblement énervé de ce petit coup monté mais il allait accepté. Comme ça il aurait son argent. Mais il se vengerait. Ça, ce petit abrutit pouvait en être sur.

    -Très bien.

    Il lâcha Ambre et elle se précipita vers Nathan. Tous deux sortirent de la pièce avant qu'un garçon blond bouclé apparut et glissa une deuxième mallette pleine de billet.

    Mais malheureusement pour l'assassin la police était là aussi. Ce que Nathan n'avait pas voulu, d'ailleurs il n'avait même pas était mis au courant. L'homme essaya de s'enfuir, brisant la fenêtre et sautant par dessus, délaissant l'argent. Il courut en direction de Nathan et lui plaça une lame sous la gorge menaçant de le tuer. Le jeune homme lui décocha un coup dans le pied et dans la tête, et son père le lâcha sur le champ. Notre jeune héros glissa sur le côté alors que des coups de feu retentirent au creux de ses oreilles. Plusieurs balles venaient de transpercer son père. C'était fini. Nathan s'approcha du corps qui gisait au sol et il le vit bouger légèrement et appeler avec un téléphone. Après quelques instants, l’entrepôt abandonné explosa, et il y eut plusieurs blessés parmi les policiers. Mais tout était enfin réglé, le monstre était mort...

     

    Tout était fini, je m'étais faite soigner les jambes, avais décrit mon « enlèvement » à la police et Mikaël m'avait serré dans les bras une bonne centaine de fois. Le corps de Claire avait été retrouvé, et au retour au pays nous allions l'enterrer. Nous avions loué un petit hôtel pour quatre personnes car nous avions besoin de dormir et de nous remettre les idées en place avant de prendre le prochain vol. Alors que tout le monde dormait paisiblement je m'étais aventurée sur le balcon profitant de la vue que Tokyo m'apportait. La vue d'une ville illuminée, de nombreux immeubles tous embellis de panneaux publicitaires apportant une vaste lumière à la pénombre de la nuit. Et alors que mon regard se leva instinctivement vers les étoiles une veste se plaça sur mes épaules. Mais je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agissait, l'odeur qu'émanait ce vêtement m'était bien trop agréable et familière.

    -Je te remercie de m'avoir sauvé, plaçais-je doucement alors que Nathan se mit à côté de moi.

    -Je n'aurais pas supporter de perdre encore une des personnes que j'aime.

    Une souffrance dans mon cœur venait de s'arrêter, Nathan ne me haïssait pas. Mais je m'en voulais encore, et je m'en voudrais toujours je pense.

    -Je suis tellement désolée, Nathan, commençais-je, je n'ai jamais voulu que...

    Il me plaça un doigt sur ma bouche et m'attira contre lui pour me serrer dans ses bras de toutes ses forces. Enfin ce dont j'avais rêvé à chaque nuit, enfin ce dont j'avais rêvé à chacun des moments passés se réalisait. Nathan me pardonnait. Il approcha délicatement son visage du mien, et sous la magnifique lumière de la Lune, je pus enfin goûter à nouveau ses lèvres si délicieuses dont je n'avais jamais oublié la douceur.

    -Vous avez une dette envers moi.

    Nathan s'éloigna de moi tout en gardant une main autour de ma taille. Je souris à Nicolas :

    -On te remboursera dès qu'on le pourra ne t'en fais pas. Merci, tu m'as sauvé.

    -Je ne veux pas d'argent, soupira le jeune homme blond. Nathan, tu m'avais bien dit que tu ferais n'importe quoi ?

    Mon petit ami hocha la tête tout en se méfiant des paroles du jeune homme en face de lui. Car il sentait, lui comme moi d'ailleurs, que ce n'était pas bon du tout.

    -On en parlera seul à seul.

    Je m'apprêtais à répliquer mais Nathan m'en empêcha en m'attirant à lui et en posant ses lèvres sur les miennes. Tout ça devant Nicolas, je savais très bien qu'il cherchait à le provoquer. Mais je répondis tout de même à son baiser, impossible que je puisse y résister....


    votre commentaire
  •   La Germanie est maintenant sous un régime oligarchique depuis bientôt quatre ans. La plupart des villages et villes qui résistaient aux nouveaux dirigeants du royaume finirent brûlés par des mercenaires envoyés par missives de Vulpers. Il désirait que tout le monde soit à ses pieds, tout comme ses trois camarades. Avaria était heureuse, elle avait acquis une grande fortune. Blöd et Orgolz se contentaient d'avoir le pouvoir, ils se sentaient aussi bien supérieurs dans ses conditions. Ils avaient continué, en particulier Vulpers, à rechercher Aaron qui possédait toujours la bague permettant d'utiliser Armageddon. Aaron n’était pas passé inaperçu ses dernières années. C’est ainsi qu’il fut très connu pour ses meurtres réalisés par ce sort dévastateur.


     


     

    - Dans un village situé à la campagne -

     

     

     

          Deux enfants jouaient dans les champs, une petite fille et un garçon. La fillette devait avoir dans les environs de neuf ans, elle se nommait Mia. C'était une fille joyeuse, toujours souriante et énergique. Elle possédait de longs cheveux blonds, à la texture très légère, deux yeux marrons clairs qui brillaient et étincelaient, soulignant ainsi sa vivacité. C'était réellement une jeune fille pleine de vie. Sa famille était propriétaire d’une grande ferme. L'autre enfant ne devait avoir qu’un an de plus qu'elle. Il s'appelait Lance. Il était le fils du bûcheron du village. Il avait les cheveux bruns et de beaux yeux bleus.

    Quand le soir arriva, Lance se rendit chez Mia pour dîner. Il les avait aidés à traire les vaches durant l'après-midi, il voulait donc le remercier en l'invitant à manger. Mia était fille unique, mais ses parents étaient très heureux avec leur fille. Ils ne voulaient pas en avoir d'autre, Mia suffisait amplement à leur bonheur. Ils commencèrent à manger et discutèrent ensemble quand l'orage frappa d'un coup. Mia sursauta, elle avait toujours eu peur de l'orage. Lance l'enlaça amicalement pour la rassurer. Un homme du village frappa à la porte et ouvrit sans attendre la permission d'entrée. Il avait l'air paniqué. Il n'arrêtait pas de répéter sans arrêt que les mercenaires étaient là. C'est à ce moment que des flammes franchirent le pas de la porte et carbonisa l'homme. Les adultes se levèrent soudainement et fixèrent la porte.

          La père prit une arme blanche : une grosse épée qu'avait forgé le forgeron du village. Il se précipita à la rencontre des mercenaires avant que ces derniers ne franchissent la porte. La mère éteignit la cheminée et poussa une petite pierre incrustée dans le fond. Un passage s'ouvrit et elle fit passer les deux enfants à l'intérieur, elle referma aussitôt le passage derrière eux. Mia frappa de ses petites mains contre le mur de pierre en hurlant qu'elle voulait rester avec ses parents, cependant Lance, étant raisonnable, la pris par le bras et l'entraîna vers le fond du tunnel. Ils sortirent alors et se retrouvèrent à la sortie du village, malheureusement des mercenaires étaient là, comme s'ils les attendaient. C'était un groupe de mercenaires composé principalement de mages et de chevaliers. Lance, à cette vision, se positionna devant Mia. Le mage pointa son bâton sur lui et lança un sort de type feu. Lance ferma les yeux, une boule de lumière les entoura et leur renvoya instantanément l'attaque. Mia, écarquilla les yeux, surprise. Elle profita de l'occasion pour retourner au village retrouver ses parents. Lance, qui voulait essayer de la suivre, se fit encercler. Il cria son nom, l’appelant.

          Mia se retourna, en entendant son nom. Elle se rendit compte que Lance ne la suivait plus. Des larmes coulèrent sur ses joues. Elle avait perdu en quelques heures, toute sa famille et tous ses amis. Elle était agenouillée, en pleurs sur le corps de son père, étendu sur le sol, inerte. Un des mercenaires la pris par le bras. Elle le mordit sur-le-champ et s'échappa une fois de plus du village.

    Elle traîna sur la route, allant dans une direction qu'elle même ignorait. Elle voulait juste échapper à ce cauchemar. Elle ressentait plusieurs pincements au cœur, tentant de retenir ses larmes, en vain. Ses habits étaient en mauvais états, son bras était salement amoché. Elle n'avait plus d'espoir et était presque prête à se laisser mourir. Mais soudain, plusieurs charrettes s'arrêtèrent devant elle. Une femme et son mari sortirent d'une des charrettes et s'approchèrent d'elle. La femme regarda Mia d'un air inquiet et lui tendit la main, pour l'aider. Mia pressentait qu'elle pouvait leur faire confiance, elle ne les connaissait pas. Mais c'était son instinct qui parlait. Cette famille avait l'air chaleureuse.

     

    ~ Quelques lieux de là ~

     

          Lance restait assis, il était enfermé dans un véhicule conduit par des chevaux. Ses mains étaient attachées dans son dos. Pourquoi était-il le seul prisonnier, pourquoi ne l'avaient-ils pas tué ? Ce fut là les questions que le jeune homme se posait. Il pleura, baissant la tête pour dissimuler son visage. Une lance transperça soudainement la carapace dans laquelle il était enfermé. Il fut surpris et prit aussitôt peur. Il entendit des bruits, le fer des lames se croisaient entre elle à l'extérieur du véhicule. La porte de la petite prison s'ouvrit. Un homme avec un uniforme se trouvait devant lui. Sur son épaulière, il y avait le symbole de la résistance : une croix transpercée par une épée. Il lui tendit la main et le sortit de cet enfer.


    votre commentaire
  • La Germanie était un pays obéissant à un régime monarchique. On pouvait y trouver toute sorte de magie. De la magie curative jusqu'à la magie noire. Ce pays était isolé du reste du monde. Longé par une chaîne de montagne et bordé par l'océan, le territoire paraissait paisible. Mais certaines personnes pouvaient comploter dans votre dos pour vous faire tomber. Il était préférable de rester méfiant à tout moment, même contre les personnes qui nous étaient les plus proches, celles qui étaient susceptibles d'être les plus jaloux. Même les faibles étaient capables de s'en prendre à vous par leur volonté in faible, pouvant lutter avec acharnement. Le pouvoir était une chose capable de rendre fou n'importe qui. Jusqu'au point où l'on en venait à se détruire soi-même, entraînant tout le monde dans notre chute.

     

     

    • Nous pouvons désormais commencer cette réunion. Tout le monde étant présent, je laisse Vulpers superviser cette réunion, présenta un certain Orgloz.

    • Je te remercie, répondit Vulpers. J'ouvre donc cette réunion en vous souhaitant bonjour à tous. J'ai fait appel à vous en ce jour afin de parler de notre complot. Et aujourd'hui j'ai invité Aaron, fils de Blöd, pour nous aider à accomplir notre conquête de pouvoir. Ainsi je m'adresse à lui au nom des quatre plus grands nobles, c'est-à-dire Orgolz, Avaria, Blöd et moi-même afin de lui demander un service. Aaron, nous aiderais-tu en tuant le roi ?

    • Il est hors de question que je fasse cela, s’écria Aaron.

    • Allons mon fils, dit Blöd. Je suis sûr que vous pouvez le faire.

    • Père, soupira Aaron. C'est d'accord je le ferai. Vulpers, avez-vous préparé un plan solide ? Je ne compte pas y aller tête baissé au risque de me faire tuer.

    • Oui. Avaria vous expliquera sans doute mieux que moi. Je vous laisse la parole.

    • Bien, s’exprima Avaria. Je vous remercie.

     

    Avaria se leva de sa chaise pour parler. C’était une personne de petite taille, les formes de sa poitrine était plutôt marquée contrairement au reste du corps. Elle possédait de longs cheveux lisses, de couleurs vertes. Elle s’habillait presque toujours très légèrement, on pouvait apercevoir une dague, ainsi qu'une sacoche sur sa ceinture. Cette femme semblait très avare, elle essayait de le cacher le plus souvent. Cependant, dans ce plan qu'elle révéla aux autres du comité, on pouvait remarquer aisément sa soif d'argent et de pouvoir. Elle voulait évidemment garder la richesse du roi pour elle-même. Après avoir exposé sa stratégie, elle se rassit.

    Vulpers prit la parole pour modifier le plan qu’il trouvait trop incomplet et mal expliqué. Lui, était plutôt grand. Ses cheveux étaient d’une couleur violette, clairs et ondulés légèrement. Étant celui qui était le plus rusé, c'était lui qui menait le groupe dans l'action. Il utilisait une magie noire à un niveau élevé. Ce puissant mage était connu pour avoir créé l'un des sorts le plus dévastateur du monde : Armageddon. Mais l’utilisation de ce sort ne fonctionnait qu'en possession d'une bague qu'il avait créé lui-même afin de contrôler cet immense pouvoir.

    La réunion étant finie, ils se levèrent tous en direction de la sortie. Blöd quitta la salle le premier. C’était un homme aux cheveux rouges, ses cheveux semblaient mal peignés. Il était toujours habillé d'un costume avec une cravate assortis à ses cheveux. Blöd signifiait stupide, il était effectivement le plus idiot du groupe. Son fils Aaron suivit ses pas afin de sortir à son tour, il possédait des cheveux noirs qui tombaient légèrement sur ses yeux de couleurs noisettes. Ses vêtements lui permettaient de faire de grands mouvements. Il ne voulait pas être encombré.

    Et pour finir, il y avait Orgolz, c'était le plus orgueilleux du groupe. C'était vraiment quelqu'un de fier. Il n’admettait aucune défaite. Il était très populaire auprès des femmes étant l'un des plus jeunes nobles mais surtout le plus connu pour son habilité extraordinaire en combat. Mais c'est aussi grâce à ses yeux charmeurs, de la couleur de l’eau dans lesquels on avait l’impression de se noyer. Ils allaient parfaitement avec son teint blanc et ses cheveux bleus clairs.

     

    Aaron attendu quatre jours après la réunion, réalisa l’acte que lui avait demandé les nobles. Il prit un poison fait par Vulpers. Il regarda la substance qui lui permettra de réaliser le meurtre du roi. Puis il pensa qu'il était sûrement en train de se faire avoir. Mais il avait réussit à lui voler sa bague, celle lui qui permettrait d'utiliser Armageddon. Aaron était aussi un grand mage et un grand combattant, il excellait dans tous les domaines. Il sortit de sa chambre, puis se dirigea vers la cour conduisant aux appartements du roi. Une fois arrivé dans la cour, il trouva un débarras et changea de vêtements. Il mit aussi des lentilles de couleur verte et une perruque blonde. Il prit un air blasé pour ressembler à Gil, un noble très proche du roi qui ne faisait pas partie du complot. Il sortit du placard et se dirigea vers les appartements du roi. Les deux gardes à l'entrée le laissèrent passer, l’ayant sûrement pris pour Gil. Une fois passé, il murmura pour lui-même : «  trop facile ». Le Roi dormait sans doute encore à cette heure. Aaron regarda à sa droite et à sa gauche avant d’entrer dans la chambre. Il s’approcha du lit du roi, versa quelque goutte du liquide violet dans le verre qu'il buvait à chaque réveille et qui était posé sur sa table de chevet. Le Roi entendit un bruit et ouvrit les yeux. Aaron avait réussis à sauter par la fenêtre et s’accrocha à une liane. Il glissa le long pour se retrouver dans le jardin. Il se mit à rire, une fois qu’il fut assez loin.

     

    La mort du Roi a été officiellement annoncée dans les journaux. Vulpers allongé dans son lit, lisait le journal et sourit à son tour. Il avait maintenant prévu que le groupe monte au pouvoir en accusant quelqu'un. Étant les plus hauts gradés, c'était donc normal qu'ils prennent le trône. Tout se passa selon son plan, « Tout est parfait » répétait-il sans arrêt en riant.

    Des gardes frappèrent à la porte de la chambre d’Aaron. Ce dernier se tourna et fronça des sourcils. Il avait deviné trop tard le petit jeu de Vulpers, malgré cela, il se laissa emporter par les gardes. Le groupe de nobles ayant arrêté le « coupable », ils montèrent ainsi au pouvoir, devenant des héros. Ils créèrent une oligarchie*. Aaron, trahit, se retrouva face à Vulpers. Il ria en montrant la bague qu'il lui avait volé. Vulpers devint bleu, la peur envahit son esprit. Il avait pris possession de cette bague ! Aaron tua tous les gardes autour, sans aucune exception. Il le menaça de le laisser partir en échange il lui laisserait la vie sauve. Vulpers accepta et tomba en arrière lorsqu'Aaron passa à coté de lui. C'était maintenant lui le plus fort. Il disparut et on entendit plus parler de lui. L'oligarchie posa énormément de problème. Sans raison apparente, ils tuèrent tous les handicapés, et tous ceux ne pouvant pas utiliser la magie ou ne savant pas se battre. Ils voulaient créer « un monde parfait » disaient-ils mais des groupes de résistants se formèrent. Vulpers, Blöd, Avaria et Orgolz n'hésitèrent pas à tuer tous les opposants jusqu'au dernier.

    C’est ainsi que commence notre récit.

     

     

    *est une forme de gouvernement dirigé par un petit groupe de personnes qui forment une classe dominante

     


    votre commentaire
  • Alors que le soleil vint titiller les yeux vairons de la jeune Yuki, elle se rendit compte que son ami n’était plus à sa place, sur ses genoux. Il était porté disparu, elle ne sentait même plus sa présence dans l’école.

    Mais la jeune magicienne avait bien remarqué le retour d’une présence qu’elle connaissait bien : Elena.

    Qu’est-ce qu’elle venait faire ici ? Pourquoi était-elle revenue ? La jeune brunette aux yeux vairons décida de mettre ça au clair, elle se rhabilla en vitesse et dévala les escaliers. Quand elle arriva à l’entrée, elle trouva la dite Elena accompagnée de deux adultes, une femme et un homme. Sûrement ses parents. Mais qu’est-ce qu’ils foutaient ici, avec elle en plus ?!

     

    Elena : Ah ! Yuki !

     

    Yuki la rejoignit à l’entrée.

     

    Yuki : Elena ! Qu’est-ce tu fais ici ? Tu devais pas profiter de tes vacances ?

    Elena : Si, mais regarde.

     

    La jeune fille aux yeux verts émeraude tendit une lettre, écrite de la main du disparu.

     

    « Chère Elena,

    Je t’écris cette lettre afin d’avoir de tes nouvelles et te rassurer à mon sujet.

    Tout va bien, je me remets doucement de la crise survenue le jour de ton départ. Mais quelque chose cloche, ici à l’académie. Je sens des présences partout où je vais. Pas les présences des autres élèves, c’est bien trop fort pour être un élève. Non, c’est quelqu’un comme moi, qui a été maudit. Plus le temps passe, plus je sens que mon corps réagit à cette présence et que la malédiction s’accélère. Je commence à prendre vraiment peur même si Yuki ne s’en rend sûrement pas compte.

     

    Enfin, j’espère que tout va bien et que tu t’amuses comme une folle dans ta famille…je sais combien une famille peut être précieuse. J’aurais tellement aimé retourner dans ma famille, mais c’est impossible. Si bien pour moi, compte tenu de mon état, mais pour eux aussi, là où ils sont, ils ne me verront jamais rentrer.

     

    Ps : J’attends ton retour avec impatiente, j’ai un aveu à te faire.

    Allan. »

     

    Yuki : …

    Elena : Tu ne savais pas qu’il m’avait écrit cette lettre ?

    Yuki : Non, il ne peut pas l’avoir écrite, il était encore faible de sa crise. Il n’aurait pas eu la force de l’écrire.

    Elena : Pourtant, il l’a signé.

    Père d’Elena : Dis, ma chérie, à quoi il ressemble ton ami ?

    Elena : Eh bien, il est grand, blond, musclé, les yeux rouges foncés. Pourquoi ça , Papa ?

    Père d’Elena : Je crois qu’il se met dans une position plutôt risquée.

    Yuki et Elena : Il est où ?!

    Père d’Elena : … Sur le toit. On dirait qu’il fixe l’horizon. Peut-être, ne nous a-t-il pas vu arriver.

     

    Yuki rendit la lettre à Elena et se précipita dehors pour voir que son ami était bel et bien sur le toit, ses deux ailes noires déployées.

     

    Elena eu un éclair de génie, elle se souvint qu’il avait écrit au dos.

     

    « Ps : Quand tu viendras, tu me trouveras sûrement sur le toit, trop haut pour que ta voix me parvienne. J’ai joind à cette lettre une bague, elle appartenait à ma grand-mère qui l’a donné, qui l’a offerte à ma mère, qui me l’a laissé en souvenir. Porte-la et murmure ses mots : A mon aimé, lui qui est si loin que ma voix ne l’atteint plus, montrez-lui que je suis revenu, montrez-lui que je l’attends, ici et maintenant.

    Allan. »

     

    Elena rangea la lettre dans sa poche et se précipita à son tour dehors et s’arrêta sur les marches, serrant la bague dans sa main avant de la mettre à son doigt et de murmurer les mots.

     

    Une lumière rougeâtre s’échappa de la bague et monta jusqu’au jeune démon, ce qui attira son regard vers le sol. Il sauta alors de son perchoir et déploya ses ailes pour finalement atterrir pile devant les deux jeunes filles.

     

    Yuki : Allan no Baka* !!

     

    La jeune magicienne aux yeux vairons le gifla de toutes ses forces, chose qui devrait l’avoir fait réagir et ronchonner mais non, rien. Il semblait n’en tenir guère conséquences.

     

    Yuki : Qu’est-ce tu foutais là-haut, hein ?! C’est pas parce que tu crains rien d’une chute pareille qu’il faut que tu nous fasse peur comme ça !!

    Allan : Ouais, ouais. Désolé.

    Elena : Salut, Allan.

    Allan : Salut, Elena.

     

    Un sourire se dessina sur le visage du démon habituellement fermé. Fait qui fit comprendre à la jeune magicienne brune aux yeux vairons qu’elle n’avait pas sa place aux côtés du jeune homme. Elle sentit son cœur se serrer et se briser doucement.

    Tout à coup, le sourire du jeune disparu pour laisser place à un air inquiet laissant transparaître sa peur et sa douleur.

     

    Allan : Elena, j’ai un service à te demander. Ça te dérangerais de m’emmener chez moi ?

    Elena : Personnellement non, mais c’est à mes parents qu’il faut demander.

    Père d’Elena : Ca ne nous dérange pas, ton ami a l’air de souffrir en restant ici. Il serait peut-être mieux qu’il retourne dans sa famille. On peut emmener ton autre amie aussi.

    Yuki : Merci, monsieur.

    Père d’Elena : Il n’y a pas de quoi, jeune fille. Si on emmène ce jeune homme, je suppose que tu resteras seule ici non ?

    Yuki : Oui…

    Allan : …

    Elena : Allan ? On dirait que quelque chose te tracasse. C’est comme tu le disais dans ta lettre ?

    Allan : Ouais, y'a quelque chose qui me fait réagir ici. Ça n’annonce rien de bon pour moi de rester ici plus longtemps.

    Elena : Eh bien, si ça dérange personne, on peut y aller tout de suite.

    Allan : Ca me dérange pas.

    Yuki : Moi non plus, juste le temps de préparer mes affaires.

     

    Allan posa sa main sur l’épaule de la jeune fille et ils se téléportèrent devant la chambre de la jeune fille.

     

    Yuki : Merci, Allan…

    Allan : Qu’est-ce qu'il y a ?

    Yuki : Rien…

    Allan : Si tu le dis, bon je vais préparer mon sac.

     

    Il se téléporta et prépara son sac et revint devant la chambre de la jeune Yuki, une demi-heure plus tard. Elle aussi avait fini de préparer ses affaires.

     

    Yuki : On peut y aller.

     

    Le jeune homme n’ajouta rien et ils se téléportèrent à nouveau devant Elena et ses parents.

     

     

     

     

     

    Mère d’Elena : C’est un pouvoir bien utile que vous avez là, jeune homme.

    Allan : Je préfèrerai ne pas l’avoir, Madame.

    Mère d’Elena : C’est peut être ton destin, jeune homme.

    Allan : Mon destin d’être maudit ?

    Elena : Allan…

    Mère d’Allan : Il faut voir cette malédiction comme un aubaine et une chance de devenir plus puissant. Normalement, les jeunes maudits perdent leur esprit au bout de deux jours. Mais, il semblerait que vous aillez garder toute votre tête.

    Elena : Maman !

    Allan : Je sais toujours ce que je fais, si c’est ce que vous voulez savoir.

    Père d’Elena : Bien, nous pouvons y aller ?

    Elena : Oui, papa.

     

    Tous montèrent en voiture et partirent pour chez le jeune Allan.

     

    Père d’Allan : Est-ce ici que vous vivez, jeune homme ?

    Allan : Si vous parlez de ce manoir, oui.

    Yuki : Waw, on voit la richesse de ta famille.

    Allan : Une richesse certes, mais pas celle que je voudrais.

     

    Sur ces mots, il descendit de voiture et le portail s’ouvrit sur son chemin.

     

    Père d’Elena : Alors, c’est bien le fils d’Edogawa. Les hommes de sa famille ont tous été maudis, ils ont développé une résistance à celle-ci avec les générations.

     

    Elena et Yuki gardèrent le silence. Où était ses parents, si son père avait lui aussi était maudit comme l’avait sous-ntendu le père de la jeune fille aux iris émeraude.

    Les deux jeunes filles, descendirent de voiture et s’avancèrent sur le chemin menant au manoir, suivant les traces du jeune démon.

     

    Elena : Il est sûrement rentré.

    Mère d’Elena : J’en doute, ma chérie. Il est sûrement allé faire un tour au cimetière derrière la bâtisse.

    Yuki : Un…

    Elena : Cimetière ?!

    Père d’Elena : Oui, le cimetière de la famille Edogawa.

     

    Les deux amies d’Allan firent le tour du bâtiment en courant et arrivèrent au cimetière, où se trouvait bien le jeune homme. Il se tenait devant deux tombes.

     

    Les tombes de Obito et Rin Edogawa.

     

    Les deux jeunes filles eurent un haut le cœur, serait-ce les tombes de ses parents ?

    Elles se cachèrent derrière une tombe proche et écoutèrent le jeune démon.

     

    Allan : Je suis rentré…papa…maman…J’aurais dû vous croire, mais j’en ai fait qu’à ma tête et maintenant je suis maudit tout comme papa l’a été.

     

    Alors c’était vrai, son père avais été maudit. Et il s’agissait bien des tombes de ses parents.

     

    Le jeune blondinet aux yeux rouges foncés s’écroula à genoux puis à quatre pattes avant de fondre en larmes.

    Elena ne put résister et rejoignit le jeune homme puis le prit dans ses bras. Il se calma doucement et une fois qu’il eu repris son calme, il fit ses aveux à Elena.

     

    Allan : Elena…je t’ai envoyé cette lettre pour que tu vienne me chercher et que tu m’accompagne ici.

    Elena : Pourquoi moi et pas Yuki ?

    Allan : La bague.

    Elena : Hein ?

    Allan : La bague se transmet de génération en génération entre les femmes de ma famille.

    Elena : Je vois pas où tu veux en venir.

     

    Yuki les rejoignit à ce moment.

     

    Yuki : Il veut dire que c’est toi qu’il a choisi. Et la bague en est la preuve.

    Elena : Ah…mais, tu…

    Yuki : Ne dis rien, Elena. Il t’a choisi, fin de l’histoire.

     

    Sur ces mots, la jeune fille aux yeux vairons tourna les talons et rejoignit les parents de son amie et leur demanda de la ramener chez elle, ce qu’ils firent une fois qu’Elena et Allan furent revenus.

     

    Après avoir déposé la jeune magicienne chez elle, ils repartirent en direction de chez Allan afin de l’y déposer.

     

    Elena : Papa, maman, je vais rester avec Allan quelques temps.

    Père d’Elena : Ça vous convient, jeune homme ?

    Allan : Personnellement, ça me conviendrait, mais si vous êtes d’accord.

    Mère d’Elena : Du moment que vous ne la faites pas souffrir et ne lui faites pas de mal, on s’entendra.

    Allan : Bien entendu.

     

    Allan descendit de la voiture accompagné d’Elena, puis arrivés sur la seuil du manoir, la jeune fille se retourna et dit au revoir à ses parents avec un signe de la main. Puis tous les deux entrèrent dans la demeure Edogawa.

     

    Allan se dirigea vers la cuisine où il posa son sac au pied du plan de travail et entreprit de se préparer à manger avant de manquer de tomber dans les pommes et de s’effondrer sur un tabouret à proximité.

     

    Elena : Laisse-moi faire, d’accord ? T’étais parti pour te faire un casse-croute non ?

    Allan : Ouais, merci..

    Elena : C’est rien. Alors je suppose jambon-beurre ?

    Allan : Exact.

     

    La jeune fille s’exécuta et servi le jeune homme qui englouti le casse-dalle en quelques minutes.

     

    Allan : Bon, tu veux faire le tour du manoir, non ?

    Elena : Si ça ne te dérange pas.

     

    Le jeune démon prit une bouteille d’eau au passage et ils partirent pour faire le tour des pièces du bâtiment.

     

    Allan : Tout d’abord les pièces du rez-de-chaussée. T’as déjà repéré la cuisine, à coté c’est le salon.

     

    Le blond se retourna et bu une gorgée d’eau.

     

    Allan : De ce côté-là, y a le bureau de mon père et le bureau où je passais mes après-midis sur l’ordi.

     

    Ils montèrent les marches, tandis qu’Allan tendit la bouteille à Elena qui bu une gorgée à son tour.

     

    Allan : Par-là, il y a ma chambre et la chambre d’amis. Au centre c’est la salle de bal et accessoirement la salle cinoche.

     

    Il se retourna de l’autre côté.

     

    Allan : Et de ce côté-là, c’est la chambre de mes parents et un débarras.

    Elena : Plutôt grand, chez toi.

    Allan : Ouais, et tout ça est à moi maintenant.

    Elena : C’est vrai que…

     

    Il se retourna vers elle et lui prit la main.

     

    Allan : T’en fais pas, j’ai fait mon deuil depuis un moment. C’est du passé, je vais mieux.

    Elena : J’espère…

     

    Elena se rapprocha de son amant et se colla contre lui. Il remarqua alors qu’elle tremblait, était-ce l’atmosphère de la maison qui lui faisait peur ou avait-elle simplement froid ?

    Le jeune homme ne réfléchit pas plus et enleva sa veste puis la posa sur les épaules de celle qu’il aimait.

    C’est alors qu’elle manqua de perdre l’équilibre mais Allan la rattrapa de justesse. Il décida de la porter jusqu’à sa chambre en la prenant comme une princesse portée par son chevalier. Mais la pauvre était trop mal pour s’en rendre compte.

    Il l’installa dans son lit et la recouvrit avec les couvertures. Alors qu’il se dirigeait vers la sortie, la jeune fille lui attrapa la main et l’attira vers elle.

     

    Elena : Reste, s’il te plait.

    Allan : Ok.

     

    Le jeune homme resta là, accroupi au pied du lit, au chevet de son amour.

     

    Elena : Baka … vient t’installer à côté de moi…s’il te plait…

     

    Il s’exécuta et la prit dans ses bras. Ainsi, elle se sentit mieux et s’endormi dans les bras de son bien-aimé démon qui la rejoignit peu de temps après au pays des songes.

     

    Two hearts, one love. Two loves, one destiny.

    Deux cœurs, un amour. Deux amours, une destinée.


    votre commentaire